Jeu et mémoire : le monument liquide du graffiti, Madrid, 2000-2022

par Lisa Garcia

Thèse de doctorat en Etudes hispaniques

Sous la direction de Marie-Linda Ortega.

Thèses en préparation à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) , en partenariat avec Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris) (laboratoire) depuis le 26-07-2017 .


  • Résumé

    Cette thèse offre une réflexion sur l’histoire culturelle du graffiti du centre historique de la ville de Madrid (Espagne), depuis les années 2000. Le graffiti, en tant que forme graphique, est une signature d’un pseudonyme dans l’espace public, écrit dans l’illégalité. Nous interrogeons les raisons qui poussent les graffeurs de la deuxième génération à continuer de signer les murs, plus de quarante ans après l’arrivée du graffiti dans la capitale. Souvent à contre courant des valeurs socioculturelles dominantes, ces scripteurs d’un genre particulier se heurtent à la condamnation sociale et politique. Comment expliquer que malgré les mesures répressives renforcées à partir des années 2000, le jeu du graffiti n’ait jamais été aussi mordant et urgent ? L’analyse de la pratique actuelle, à partir de nombreux entretiens et d’un corpus photographique conséquent, permet d’entrer dans une étude inédite de la communauté du graffiti madrilène, des règles du jeu qui encadrent la signature et de l’esthétique générale qui caractérise le graffiti depuis deux décennies. À la répression accrue et à l’effacement méthodique des murs, s’ajoute une nouvelle difficulté à partir des années 2000-2010. Le graffiti est concurrencé par des formes de créativités urbaines appréciées du grand public et de la municipalité : l’art urbain et le muralisme institutionnel. Notre hypothèse est que la force de résilience du graffiti réside en son projet mémoriel : chaque signature serait à envisager comme un monument de peinture, un monument liquide. Il est donc tout aussi résistant que fluide, il épouse les contours de la société contemporaine, s’adapte et se maintient ainsi en équilibre.

  • Titre traduit

    Game and memory : graffiti as a liquid monument, Madrid, 2000-2022


  • Résumé

    This thesis offers a reflection on the cultural history of graffiti in the historic centre of the city of Madrid (Spain) since the 2000s onwards. Graffiti as a graphic form is the illegally-written signature of a pseudonym in the public space. We question the reasons that urge the second generation of graffiti members to keep on signing the walls, more than forty years after the appearance of graffiti in the capital city. Often going against the trend of the prevailing sociocultural values, these writers of a particular kind come up against social and political condemnation. How shall we explain that despite the repressive measures reinforced since the 2000s, never has the graffiti game been so intense and urgent? The analysis of the current practice, based on numerous interviews and a substantial photographic corpus, takes us into an unpublished study of the Madrid graffiti community, of the rules of the game that frame the signature, and of the general aesthetics that have characterized graffiti for the last two decades. A new difficulty cropped up in the years 2000-2010 in addition to the increased repression and the methodical obliteration of the walls. Graffiti has to compete with forms of urban creativity appreciated both by the general public and the town council: urban art and institutional muralism. Our hypothesis is that the resilience of graffiti lies in its memorial project: each signature should be considered as a monument of paint, a liquid monument. It is as enduring as it is fluid, it follows the outlines of contemporary society, adapts and thus maintains its balance.


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