Auteur / Autrice : | Amal Azizi |
Direction : | Marielle Montginoul, Sylvie Morardet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Économiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2015 |
Etablissement(s) : | Montpellier, SupAgro |
Ecole(s) doctorale(s) : | EDEG - Economie Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : G-EAU - Gestion de l'Eau, Acteurs, Usages |
Equipe de recherche : Axe 2 : Outils de gestion et de pilotage des services d eau |
Mots clés
Résumé
Le développement rapide de lusage des eaux souterraines pour lirrigation en Tunisie a permis une croissance agricole considérable. Mais, dans de nombreuses régions, un tel développement devient « non durable ». Cest le cas pour la plaine de Kairouan en Tunisie centrale qui connait actuellement une expansion exacerbée des forages illicites difficilement contrôlés. Le présent travail cherche à identifier les évolutions qui ont accompagné cette « révolution silencieuse » et vise à comprendre le comportement des irrigants face à une diversité accrue des modes daccès à la ressource. Cela a été fait en trois temps. Nous avons dabord cherché à évaluer la performance de la gestion collective de leau en se basant sur une grille danalyse co-construite avec les acteurs. Cette grille permet de proposer une typologie des situations rencontrées et dexpliquer les écarts de performance observés et estimer leur impact sur le recours à lirrigation privée. Nous avons ensuite analysé les dynamiques récentes dévolution des systèmes de production et estimé la demande en eau agrégée qui en résulte. Cette analyse globale a été complétée par une analyse des comportements individuels qui a permis daffiner la compréhension des différent modes daccès à la ressource, les réorientations productives et les stratégies adaptatives des irrigants. Elle a permis enfin de modéliser le comportement des irrigants face à différents modes daccès à leau et en tenant compte de plusieurs stratégies dirrigation. Lobjectif poursuivi a été alors de comprendre la façon dont les agriculteurs font leurs choix, didentifier les déterminants clés de leur demande et le degré de flexibilité de leur assolement. Le modèle construit a ainsi permis dexplorer différents scénarios (prix de leau collective, lefficience de laccès à leau collectif et coût de pompage) qui peuvent apporter quelques éléments déclairages aux gestionnaires de la ressource pour enrayer la surexploitation des nappes. Pour conduire cette recherche, des entretiens et des enquêtes ont été menées sur la plaine de Kairouan auprès dautorités locales, des gestionnaires de structures de gestion collective et dagriculteurs. Une enquête a notamment été réalisée en 2015 auprès de 126 exploitations irrigantes de 7 secteurs de la plaine de Kairouan, dont 69 avaient déjà été enquêtées en 2005. Elle a permis de construire une typologie dexploitations en 8 types sur la base des données de structure, de comparer la diversité des systèmes de production entre les deux dates et de retracer les trajectoires dévolution. Les résultats concluent à une dégradation du service de distribution collective de leau, ce qui a accentué le recours aux forages, illustrant la classique « tragédie des communs ». Les dynamiques agricoles sont marquées par un morcellement aigu, une généralisation de lirrigation et une régression du potentiel agricole mais compensé par une grande intensification. Ces évolutions ont été accompagnées par une hausse de la demande en eau régionale qui atteint environ 55 Mm3. Freiner cette évolution est difficile, la modélisation effectuée semble montrer que deux leviers intéressants pourraient toutefois y contribuer : renchérir le coût du pompage via une augmentation du coût de lélectricité et améliorer lefficience des services de distribution collective. Mots clés : eau souterraine, surexploitation, dynamiques agricoles, diversité, trajectoires, modélisation, simulation