Thèse en cours

Les conséquences des mutilations génitales féminines sur la santé maternelle et périnatale dans le contexte européen. Le cas de la France.
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Auteur / Autrice : Fatoumata Sylla
Direction : Armelle Andro
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2017
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Santé et Droits Sexuels et Reproductifs
référent : Faculté de médecine
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)

Résumé

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L'existence de conséquences systématiques et durables des mutilations génitales féminines (MFG) a fait l'objet de nombreux débats dans les dernières décennies Si les premières études sur les conséquences médicales des MGF ont été menées dans le cadre d'études cliniques dans les années 1980, c'est seulement au début des années 2000 que le corpus de travaux est devenu suffisamment important pour permettre d'étudier plus précisément les risques de santé liés aux MGF. Ces études se sont intéressées aux conséquences à la fois physiques et psychologiques de ces pratiques. Elles ont été menées essentiellement dans les pays d'Afrique où la pratique est répandue et où les systèmes de soins sont par ailleurs souvent défaillants. Il reste difficile de faire la part entre les risques de santé directement imputables aux MGF et ceux consécutifs aux carences des systèmes de soins. Les complications obstétricales liées aux MGF (césariennes, hémorragies post-partum, déchirures, voire des fistules obstétricales) sont les plus étudiées, notamment en Afrique où une enquête menée dans 6 pays africains, auprès de 28 393 femmes ayant accouché, a produit des résultats solides montrant que les femmes ayant subi des MGF connaissent des risques obstétricaux plus importants que les femmes n'ayant pas subi de MGF en termes de césarienne, d'hémorragies post-partum, de détresse respiratoire des nourrissons, de mortalité néo-natale, de faible poids de naissance et d'allongement du séjour à l'hôpital. Dans une étude menée en Suisse auprès de femmes excisées ayant accouché dans un environnement sanitaire de qualité, certains risques pour la santé perdurent dans des contextes de haut niveau de médicalisation de l'accouchement, notamment des césariennes en urgence et des déchirures profondes. Sur les 140 études quantitatives recensées, plus de la moitié de ces enquêtes produisent des résultats fiables ou relativement fiables. La plupart de ces études ont été menées dans les pays d'origine et depuis la fin des années 2000, quelques enquêtes ont été menées dans les pays européens. Dans le contexte français, l'enquête Excision et handicap menée en 2007-2009 auprès de 2880 femmes a permis de montrer en première analyse que certains risques de santé sont effectivement plus importants chez les femmes excisées mais l'analyse des risques obstétricaux à partir des données de cette enquête, inédite en Europe, reste à mener. Seule une enquête menée en Italie permet d'envisager une étude comparative.