Thèse soutenue

Biomarqueurs et Imagerie Fonctionnelle Ultrasonore : du Cerveau à la Rétine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Clémentine Morisset
Direction : Mickael TanterThomas Deffieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Acoustique
Date : Soutenance le 15/10/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Laboratoire : Physique pour la médecine (UMR 8063, U1273)
Jury : Président / Présidente : Serge Picaud
Examinateurs / Examinatrices : Mickael Tanter, Thomas Deffieux, Annabelle Réaux-Le Goazigo, David Melodelima, Laurence Bourgeais
Rapporteurs / Rapporteuses : Annabelle Réaux-Le Goazigo, David Melodelima

Résumé

FR  |  
EN

Le domaine des neurosciences a connu des avancées considérables ces dernières années grâce au développement de technologies d'imagerie de plus en plus performantes. Depuis 10 ans, l’imagerie fonctionnelle ultrasonore (fUS) participe activement à la progression de la compréhension de l’activité cérébrale. Elle permet l’imagerie du couplage neurovasculaire (CNV) par lequel l’activité neuronale induit une augmentation du débit sanguin cérébral. Or, la dégradation de ce couplage semble être un point commun à de nombreuses pathologies. Ces travaux de thèse portent sur l’application de l’imagerie fUS à la détection de biomarqueurs neurovasculaires précoces de maladies de notre temps. Le caractère portable des ultrasons laisse présager le développement de sondes simples d’utilisation et faciles d’accès en clinique permettant l’évaluation du CNV. En particulier, l’objectif final est de développer un outil permettant le diagnostic simple, rapide et précoce de maladies neurodégénératives ou cardiovasculaires. Pour cela, dans un premier temps, nous avons caractérisé l’altération du CNV dans deux modèles représentatifs de syndromes chroniques directement liés à nos modes de vie actuels : un modèle d’altération pharmacologique par le cannabis et un modèle pathologique d’obésité. Nous montrons que l’imagerie fUS permet de mesurer l’altération du CNV simplement, par la mesure des fluctuations spontanées du débit sanguin cérébral ou bien par la mesure de la réponse hémodynamique induite par une stimulation. Cependant, ce type d’exploration n’est pas encore possible chez l’humain adulte car la boite crânienne est peu perméable aux ultrasons. C’est le frein majeur à l’utilisation du fUS cérébral en clinique. Nous nous sommes donc tournés vers l’œil, au fond duquel se trouve la rétine. C’est le seul tissu du système nerveux central qui n’est pas soigneusement protégé à l’intérieur d’une coque osseuse. Sur un modèle de rat, nous avons développé une méthodologie permettant de mesurer la réponse fonctionnelle hémodynamique de la rétine à une stimulation lumineuse brève répétée. Cette méthodologie d’imagerie fUS oculaire a été optimisée afin d’être assez courte pour, à terme, être applicable en routine clinique. Enfin, nous avons appliqué ce nouvel outil à l’étude de la Maladie d’Alzheimer (MA), autre fléau du XXIème siècle. Sur un modèle de rat de la MA, nous avons pu discriminer les animaux sains des animaux malades grâce à la mesure de la réponse fonctionnelle hémodynamique rétinienne par l’imagerie fUS oculaire. Nous avons également pu mettre en évidence la différence de temporalité dans le traitement de l’information visuelle de la rétine au cortex visuel entre les animaux sains et les animaux malades. Finalement, nous avons démontré la faisabilité d’un outil diagnostic utilisant l’imagerie fUS pour mesurer le couplage neurovasculaire via la rétine. Par ces travaux, nous espérons participer au transfert de l’imagerie fUS vers une utilisation de routine en clinique.