Thèse soutenue

Modulation de la prise de nourriture par des molécules amères chez Drosophila melanogaster

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Auteur / Autrice : Perrine Colombi
Direction : Frédéric Marion-PollGhozlene Mekhloufi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écotoxicologie
Date : Soutenance le 01/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Évolution, génomes, comportement et écologie (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Yvan Rahbé
Examinateurs / Examinatrices : Denis Thiéry, David Renault, David Siaussat
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Thiéry, David Renault

Mots clés

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Résumé

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Les insectes, comme les autres animaux, sont dotés d’un système gustatif qui leur permet d’analyser les molécules sapides présentes dans leurs aliments, comme des sucres (qui stimulent l’alimentation) ou bien des molécules amères (qui l’inhibent). L’amertume est généralement considérée comme permettant à l’animal d’éviter d’ingérer des substances toxiques. L’amertume d’un composé est testée la plupart du temps en mélangeant un composé potentiellement amer à un aliment et en mesurant la quantité consommée en conditions de choix ou de non-choix. Un tel type de protocole ne permet cependant pas de distinguer entre les effets liés à l’amertume proprement dite de ceux qui sont liés à la toxicité.Dans cette thèse, nous avons essayé d’évaluer si l’amertume était liée à la toxicité, en étudiant les réponses alimentaires et la survie de Drosophila melanogaster vis-à-vis de 7 molécules, choisies pour leur amertume et leur toxicité (quinine, berbérine, benzoate de dénatonium, paraquat, nicotine, escine, caféine). Afin de quantifier le comportement alimentaire, nous avons d’abord établi un protocole de mesure semi-automatique du volume de liquide ingéré par des mouches individuelles. Lorsque ces mouches ont le choix entre un liquide sucré et un liquide contenant une substance amère, nous avons pu observer que les mouches diminuaient leur consommation avec la concentration en molécule amère, et que cette réduction de consommation pouvait également impacter la consommation de solution sucrée. Nous avons également évalué l’impact de ces molécules sur la durée de vie des mouches, lorsqu’elles sont mélangées au milieu alimentaire (liquide ou agar), ou injectée dans l’abdomen de l’animal. Nous avons pu constater que la durée de vie des mouches était fortement corrélée à la quantité de molécules de sucre ingérées plus qu’à la quantité de molécules amères. L’ensemble de ces résultats suggère que l’amertume des molécules inhibe fortement l’alimentation des insectes, plus que la toxicité proprement dite. Par ailleurs, nous nous sommes intéressés à la possibilité de masquage de l’amertume d’une molécule modèle, l’oleuropéine qui est le principal composé de l’amertume de l’huile d’olive, par interaction avec une protéine laitière, la β-lactoglobuline. L’efficacité du masquage de l’amertume a été évaluée par consommation de mélange oleuropéine/β-lactoglobuline par les mouches. L’amertume de l’oleuropéine semble être masquée par la protéine pour des concentrations en oleuropéine inférieures ou égales à 0,1 mM.