Etude de la surface et de la subsurface de Mars : traitement et exploitation scientifique des données des radars MARSIS et SHARAD
Auteur / Autrice : | Marc Schott |
Direction : | François Xavier (phys) Desert, Sonia Zine |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Astrophysique et Milieux Dilués |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2017 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Planetologie et dAstrophysique de Grenoble |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les radars MARSIS (Mars Express/ESA) et SHARAD (Mars Reconnaissance Orbiter/NASA) sont des radars basses fréquences (1.8-5 MHz pour le premier et 15-25 MHz pour le second) en orbite autour de Mars depuis 2005 et 2006. Ils ont pour objectif de sonder le sous-sol martien sur des profondeurs pouvant aller jusqu'à quelques kilomètres, afin de fournir des informations sur ses propriétés diélectriques, sa composition, sa structure, et surtout la recherche deau sous forme de glace ou liquide. En plus de 10 ans en orbite, la quantité de données acquise couvre presque toute la surface de Mars, ainsi quune partie de son satellite Phobos. MARSIS a vu son financement prolongé par lESA jusquà fin 2018 (une demande de prolongation jusquà 2020 est en train dêtre évaluée), avec, entre autres objectifs clés, la fourniture dune meilleure estimation de leau séquestrée dans les pôles. Le groupe radar de l'IPAG est associé (Co-I) aux équipes scientifiques de ces instruments, et a en particulier étudié la structure des plaines du nord et des calottes polaires martiennes (Mouginot et al. GRL 2012, Grima et al. Icarus 2012). Ces activités ont été mises en veilleuse ces dernières années, du fait de l'implication des membres du groupe dans la mission Rosetta, et sont actuellement relancées. Le travail de recherche débutera par une synthèse bibliographique des articles exploitant les données MARSIS et Sharad et publiés au cours des 4-5 dernières années, en s'intéressant particulièrement aux méthodes utilisées pour extraire les signaux et les interpréter, aux régions de Mars étudiées, et à l'interprétation géologique des résultats. Il sagira ensuite de sélectionner des régions détude dintérêt particulier pour la compréhension de la géologie martienne (calottes polaires, sources régionales de méthane, cratères susceptibles de contenir de la glace, etc.), puis deffectuer des simulations des échos de surface pour modéliser et normaliser le signal, et den interpréter les résultats en termes de propriétés diélectriques de la surface. De plus, lanalyse de la réflectivité de surface à des fréquences différentes fournira des informations sur sa composition. La modélisation de la diffusion par la surface sappuiera sur le modèle numérique de terrain haute résolution (10 m) établi à partir des données de la caméra HiRISE à bord de MRO. A ce titre, un premier axe de travail sinscrit dans la préparation de la mission ExoMars de lESA, dont le lancement est prévu en 2020. Cette mission comporte un rover, pour lequel la localisation du site datterrissage est à létude : les données radar acquises sur les sites pré-sélectionnés permettront destimer la rugosité de la surface, contribuant à guider la sélection du site datterrissage. Un deuxième axe de travail sera le traitement et lanalyse des données haute résolution : le mode « flash memory » permet denregistrer sur des segments courts les échos individuels sans traitement à bord, le post-traitement produisant une meilleure résolution. Il sagit de mettre en place un traitement des données permettant la détection de couches dans la proche subsurface, non détectables avec le traitement bord. Ces données pourront aussi être exploitées pour Phobos, afin de déterminer si des informations sur sa structure interne peuvent en être extraites. Il est à noter que le développement des simulations bénéficie du contexte de préparation des missions dexploration des satellites de glace de Jupiter, JUICE (ESA) et Europa Clipper (NASA), auxquelles lIPAG est associé (Co-I). Enfin, lENS Lyon, en association avec lIAS, développe dans le cadre des observatoires virtuels un SIG martien proposant à la communauté les données des missions en accès public, ainsi que des pipelines de traitement. Lobjectif est donc dintégrer à ce SIG les données MARSIS et Sharad ainsi que les simulations des échos de surface (comme données auxiliaires nécessaires à linterprétation), et les chaines de traitements développées à lIPAG.