Auteur / Autrice : | Anthony Bonnemaison | |
Direction : | El-murr Dimitri | |
Type : | Projet de thèse | |
Discipline(s) : | Philosophie | |
Date : | Inscription en doctorat le | Soutenance le 09/06/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres | |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) | |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche Théories et histoire de l'esthétique, du technique et des arts (Villejuif, Val-de-Marne) | |
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | ||
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Marie Morel | |
Examinateurs / Examinatrices : El-murr Dimitri, Charlotte Murgier, Melissa Lane, Olivier Renaut, Létitia Mouze | ||
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Renaut, Létitia Mouze |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Nul plus que Platon na mis en évidence les dangers inhérents à lexercice philosophique. La présente étude a pour but de restituer limportance, la cohérence et la complexité de cette problématique dans lensemble du corpus platonicien. Pour cela, elle laborde à laune de la difficile démarcation du philosophe et des sophistes dans les dialogues de Platon. La mise en scène répétée des échecs de Socrate auprès de certains de ses interlocuteurs est en effet sous-tendue par une certaine image péjorative du philosophe auprès des non-philosophes, celle dun sophiste éristique qui, loin de rechercher la vérité, vise uniquement la victoire et corrompt la jeunesse. Platon affine et approfondit ainsi les raisons de la condamnation de Socrate par les Athéniens, en montrant quelles tiennent à la nature même de la philosophie et à sa confusion toujours possible avec le discours sophistique. Mais la collusion entre philosophie et sophistique nest pas seulement chez Platon le fait dune confusion dont le philosophe ferait lobjet, et qui aurait pour cause lignorance de lopinion populaire : léristique constitue également un risque interne à lexamen philosophique, comme en témoigne lusage assumé de certains arguments éristiques par Socrate, ainsi que plusieurs passages des dialogues où est mis en évidence un risque de dérive éristique du logos philosophique lui-même. Il sagira de montrer que ce risque est inhérent à lexercice philosophique sous toutes ses formes, et quil demeure pour partie incompressible, de sorte quon ne saurait lévacuer entièrement ou sen prémunir à lavance. Platon ne cesse donc de sonder les frontières entre philosophie et sophistique en interrogeant leur parenté problématique, ainsi que les conditions et les limites de leur démarcation. Cela conduit à la question proprement politique de la place du philosophe dans la cité : si la philosophie est vouée à demeurer au moins pour partie inaudible auprès des non-philosophes, il devient extrêmement difficile denvisager que le philosophe prenne un jour part au pouvoir, ou même que lexamen philosophique cesse dêtre condamné comme une sophistique corruptrice. Platon est cependant loin den rester à ce constat déchec, et élabore à partir de la reconnaissance de ces difficultés différentes solutions pour ménager une place à la philosophie dans les cité existantes.