Thèse de doctorat en Sciences économiques
Sous la direction de Marianne Guille et de Sébastien Lotz.
Thèses en préparation à Paris 2 , dans le cadre de École doctorale des sciences économiques et gestion, sciences de l'information et de la communication (Paris) depuis le 07-11-2016 .
Cette thèse regroupe trois articles empiriques sur le canal de transmission des chocs monétaires et financiers à l'économie réelle. L'intérêt de ces travaux de recherche réside dans l'analyse du rôle complexe des intermédiaires bancaires tant en qualité de propagateur de tensions financières que de relais de la politique monétaire. Le premier chapitre traite de la dégradation de la transmission de la politique monétaire au crédit bancaire dans la Zone Euro pendant la Crise de la Dette Souveraine. Spécifiquement, les résultats reportés montrent que l’action de la politique monétaire a été moins efficace dans les pays plus directement touchés par cette crise. Le risque souverain se révèle être la principale source d'hétérogénéité. D’une part, les banques les plus exposées au risque souverain tendent à octroyer moins de prêts en réponse à un même assouplissement monétaire. D’autre part, les banques dans la plupart des pays de la Zone Euro détiennent une part substantielle de la dette publique domestique. Le deuxième chapitre explore la transmission des taux négatifs au crédit bancaire et à l'allocation des actifs financiers des banques Françaises. Les résultats obtenus suggèrent que les banques qui dépendent le plus des dépôts à vue sont plus susceptibles d'augmenter leurs prêts et d'orienter leur bilan vers des classes d'actifs plus risqués après l'introduction des taux négatifs. Enfin, le troisième chapitre étudie le mécanisme de transmission du risque souverain aux entreprises françaises à travers l’exposition des banques locales au risque souverain. Les résultats indiquent que, pendant la crise de la dette souveraine, les banques françaises les plus exposées au risque souverain ont davantage réduit leurs prêts que les autres banques et que leurs emprunteurs étaient plus susceptibles de perdre accès au crédit vis-à-vis des clients d'autres banques. Les résultats présentés dans cette thèse ont d'importantes implications concernant la conduite de la politique monétaire, l'intégration financière et la gestion des chocs asymétriques au sein d'une union monétaire, ainsi que l'efficacité des politiques monétaires non conventionnelles telles que les taux d'intérêt négatifs.
Essays on banks, credit and the transmission of monetary and financial shocks
The present thesis constitutes an empirical investigation into the transmission of financial shocks with a focus on the role of banking intermediaries as propagator of financial stress and relays of monetary policy. The first chapter discusses the impairment of the transmission of monetary policy to bank lending during the Sovereign Debt Crisis. Results indicate that monetary policy was less effective in stimulating credit in countries more affected by the crisis. The extent and geographical distribution of sovereign risk is found to be the main source of this heterogeneity for two reasons. First, banks with higher sovereign debt positions have a weaker lending response to monetary policy. Second, banks in stressed countries held substantial shares of domestic sovereign debt. The second chapter explores the transmission of negative policy rates to bank lending and asset allocation. Findings indicate that banks more reliant on overnight deposits are more likely to expand lending and invest in riskier asset classes following the introduction of negative rates. Finally, the third chapter studies the transmission of the Sovereign Debt Crisis to French firms through their relationship banks' exposure to sovereign risk. Evidence indicates that French banks with higher holdings of risky sovereign debt reduced lending by more than other banks. In turn, these banks' corporate customers were relatively more likely to get worse access to credit with respect to firms related to other banks. The conclusions presented in this thesis have important implications pertaining to the conduct of monetary policy, financial integration and the management of asymmetric shocks within a monetary union. The evidence presented also bears on the debate regarding the effectiveness of unconventional monetary policies such as negative interest rates.