Thèse en cours

Etude des liens entre les distorsions cognitives et les troubles psychopathologiques en population générale et chez des patients psychiatriques

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Auteur / Autrice : Anita Robert
Direction : Nicolas CombalbertValerie Pennequin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 04/01/2017
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'Homme et de la Société (Tours)

Résumé

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Ce projet de thèse vise à étudier les liens entre les distorsions cognitives (façon de raisonner erronée) et les troubles psychopathologiques, notamment les troubles émotionnels, à différents âges de la vie. Sur le plan théorico-clinique, il est établi que les émotions ont un lien avec l’activité cognitive tant chez le sujet pathologique que non pathologique (Lau, Pettit & Creswell, 2013). Selon les théories de l’évaluation cognitive (Lazarus, 1991) et la théorie cognitive de Beck (1976), les émotions d’un individu sont liées à son fonctionnement cognitif : à ses cognitions, ses éventuelles distorsions cognitives et ses schémas cognitifs. Les cognitions sont des pensées automatiques irrépressibles, envahissantes qui surgissent dans l’esprit de l’individu. Les distorsions cognitives sont des erreurs d’interprétation des données qui proviennent de l’individu lui-même (sensations physiologiques) ou de l’environnement et qui correspondent à des erreurs de raisonnement. Par exemple, le fait d’établir une règle générale à partir d’un seul exemple (« Je n’ai pas réussi cet exercice, je suis nul en maths »). Les schémas cognitifs sont des structures de pensée rigides que l’individu stocke en mémoire, souvent inconscients, et qui resurgissent dans des situations émotionnelles fortes. Les données provenant de l’individu lui-même ou du monde extérieur sont alors filtrées et interprétées à travers ce schéma. Par exemple, un individu qui a en mémoire le schéma « les inconnus sont dangereux » va alors être extrêmement méfiant envers toute personne qu’il ne connaît pas et peut adopter des comportements non acceptables socialement pour se prémunir d’un danger qui n’existe pas réellement. Ces schémas sont construits par les expériences de vie depuis la petite enfance. Dans les modèles cognitifs de psychopathologie (Beck, 1976 ; 1995 ; Ellis, 1958, 1962), les troubles émotionnels (comme l’anxiété et la dépression, etc.) seraient liés à une façon de penser erronée, c’est-à-dire à des cognitions, distorsions cognitives et schémas inadaptés. Ils correspondent à des attitudes, pensées et croyances, fausses ou erronées, qui entraînent le sujet à percevoir les événements de façon inappropriée et à attribuer des significations négatives à leurs expériences (Kendall, 1991). Toutefois, les liens entre les distorsions cognitives et les troubles psychopathologiques en général sont rarement bien identifiés dans les études empiriques disponibles.