Thèse soutenue

Le discours de Nietzsche : une interprétation poétique et stylistique du nietzschéen comme langue et du nietzschéisme comme pensée

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Auteur / Autrice : Julian Boonen
Direction : Pierre CayeHeinz Wismann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 18/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Jean Pépin (Villejuif, Val-de-Marne)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Paolo D'Iorio
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Caye, Heinz Wismann, Paolo D'Iorio, Baldine Saint Girons, Monique Dixsaut, Céline Denat
Rapporteurs / Rapporteuses : Baldine Saint Girons, Monique Dixsaut

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ces pages sont vouées à révéler les lignes cruciales du discours de Friedrich Nietzsche (Röcken, 1844 - Weimar, 1900). La réunion en la même personne d’un philologue lisant et d’un philosophe écrivant – théorisant sa pratique et pratiquant sa théorie – est porteuse de significations. Or, le discours tenu par l’auteur fait problème : son interprétation philologicophilosophique de la vie, qui se trouve être tragique, est-elle tenable voire soutenable pour l’être humain et, plus hautement et plus profondément, pour son humanité ? Il serait vain de prétendre éclairer ou résoudre l’énigme nietzschéenne abstraitement, sans réinscrire sa textualité dans une contextualité, sans remettre ses manuscrits en regard de sa bibliothèque, sans tenir compte de la matière et de la manière avec lesquelles notre auteur a conçu et a élaboré réellement et concrètement son discours, qui est à la fois l’action d’un philologue et d’un philosophe ainsi que le résultat de cette action idiosyncrasique. Partant, notre travail de recherche s’est appliqué à déconstruire et à reconstruire, pièce après pièce, sa machine discursive perspectiviste, par le biais d’une critique, d’une herméneutique et d’une rhétorique adéquates et appropriées, en l’occurrence nietzschéennes. Il ressort de cette étude que ce que nous dénommons et conceptualisons de la sorte : le nietzschéen comme langue et le nietzschéisme comme pensée – nécessairement liés et interdépendants – fondent et forment avant tout un contrediscours, qui est de notre point de vue interprétatif davantage éducatif individuellement que législatif collectivement. Celui que nous adresse en tout cas un auteur minoritaire et marginal au moyen d’une contre-philologie certes, mais aussi et surtout d’une anciennement nouvelle contre-philosophie, lesquelles réunies agonistiquement procèdent méthodiquement par des interrogations généalogiques et des hypothèses métaphoriques tant éristiques qu’heuristiques sur le sens et la valeur des êtres et des choses reconsidérés tels des textes. Par conséquent, nous soutenons dans cette thèse que le moteur contradictoirement émulateur de cette structure fonctionnelle discursive, autrement dit la puissance motrice qui anime les multiples et divers styles de sa stylistique, n’est autre que la destruction créatrice. Du reste, cette formulation, qui entend qualifier et définir la poétique du discours de Nietzsche ou, plus précisément, le concept opératoire du nietzschéen comme langue et du nietzschéisme comme pensée, a été sélectionnée eu égard à ses qualités intrinsèques. Effectivement, la destruction créatrice est à la fois fermement résumatrice et, plus important encore, fortement évocatrice, singulièrement des questions et des objections éthiques que ne peut manquer de soulever cette compréhension tragique de la vitalité du monde et de l’homme, celle d’un auteur qui ne cesse de nous parler de nous-mêmes, de nous faire penser à nous-mêmes, indépendamment.