Louis Marin, littérature et souveraineté en France au XVIIᵉ siècle

par Giuseppe Vizzini

Thèse de doctorat en Littératures française et francophone

Sous la direction de Alain Cantillon et de Pierre Antoine Fabre.

Thèses en préparation à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Littérature française et comparée (Paris) , en partenariat avec Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris) (laboratoire) depuis le 08-11-2016 .


  • Résumé

    Le présent travail de thèse a pour objet le rapport que Louis Marin établit entre la représentation (notamment les écrits littéraires) et le pouvoir politique. Il s’attache à montrer que ce rapport n’est pas une simple dépendance de l’homme de lettres au Souverain ou au ministre d’État, mais une « double et réciproque subordination ». Tout en exprimant un intérêt particulier pour le XVIIᵉ siècle français, la pensée marinienne désigne des dynamiques politiques qui traversent, selon des déclinations toujours singulières, les époques historiques. Elle mobilise donc un concept complexe de représentation qui diverge profondément de celui que Foucault adopte dans Les Mots et les choses. Marin repère dans La Logique ou l’art de penser un ensemble de références aux Pensées de Pascal qui détournent l’idéologie port-royaliste. Du même coup, les images et les écrits remplissent une fonction performative qui produit la justification de la force. Les notions pascaliennes de « force » et de « justice » constituent l’axe autour duquel se construit la théorisation du pouvoir-représentation. Ces notions amorcent une critique qui dévoile la violence comme le fondement de l’ordre politique. Par ses commentaires littéraires, Marin dénonce les ressorts exceptionnels qui fondent l’exercice ordinaire du pouvoir politique. L’hypothèse de travail que nous avons suivie vise à montrer que les commentaires mariniens déconstruisent l’absolu ontologique du pouvoir, qu’ils mettent en lumière les effets de neutralisation à l’intérieur de l’énonciation de l’absolutisme. Ces commentaires esquissent une pensée de l’émancipation qui dévoile la dimension anarchique de l’ordre politique.

  • Titre traduit

    Louis Marin, Literature and Sovereignty in France in the Seventeenth Century


  • Résumé

    This thesis focuses on the relationship that Louis Marin establishes between representation – in particular literary writings – and political power. It shows that this relationship is not a simple dependence of the man of letters on the Sovereign or the Minister of State, but a "double and reciprocal subordination". While expressing a particular interest in the French seventeenth century, Marin’s thought designates political dynamics that cross, under specific processes, historical periods. It therefore mobilizes a complex concept of representation that diverges profoundly from the one that Foucault adopts in The Order of Things. Marin identifies in Logic or the Art of Thinking a set of references to Pascal’s Thoughts which divert the Port-Royalist ideology. At the same time, images and writings are based on a performative function that produces the justification of force. Pascal's notions of “force” and “justice” are the axis on which the theorization of power-representation is built. These notions develop a critique that reveals violence as the foundation of the political order. Through his literary commentaries, Marin denounces the exceptional springs that underpin the ordinary exercise of political power. Our working hypothesis that we have followed shows that the Marinian commentaries deconstruct the ontological absolute of power and that they highlight the effects of neutralization within the enunciation of absolutism. These commentaries outline a thought of emancipation that reveals the anarchic dimension of the political order.

  • Titre traduit

    Louis Marin, letteratura e sovranità in Francia nel XVII secolo


  • Résumé

    La tesi ha per oggetto il rapporto che Louis Marin stabilisce tra rappresentazione (in particolare gli scritti letterari) e potere politico. Essa si propone di mostrare come tale rapporto non si risolve in una semplice dipendenza dell'uomo di lettere dal sovrano o dal ministro di Stato, ma instaura una "doppia e reciproca subordinazione". Pur esprimendo un particolare interesse per il XVII secolo francese, il pensiero mariniano indaga dinamiche politiche che attraversano, secondo declinazioni sempre singolari, differenti epoche storiche. Il suo pensiero mobilita quindi un concetto complesso di rappresentazione che diverge profondamente da quello che Foucault adotta in Le parole e le cose. Marin individua in La Logique ou l’art de penser un insieme di riferimenti ai Pensieri di Pascal che sovvertono l'ideologia di Port-Royal. In quest’ambito, le immagini e gli scritti svolgono una funzione performativa che produce la giustificazione della forza. Le nozioni di "forza" e di "giustizia" utilizzate da Pascal costituiscono l'asse attorno al quale si struttura la teorizzazione del potere-rappresentazione. Da queste nozioni si sviluppa la critica che designa la violenza come la condizione dell'ordine politico. Attraverso i suoi commentari letterari, Marin denuncia i dispositivi eccezionali che fondano l'esercizio ordinario del potere politico. L'ipotesi adottata intende mostrare che i lavori di Marin decostruiscono l'assoluto ontologico del potere e, allo stesso tempo, mettono in luce gli effetti di neutralizzazione interni all'enunciazione dell'assolutismo. Tali lavori delineano quindi un pensiero dell’emancipazione che rivela la dimensione anarchica dell'ordine politico.