Thèse de doctorat en Science politique
Sous la direction de Camille Goirand.
Thèses en préparation à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) , en partenariat avec Centre de recherche et de documentation sur les Amériques (laboratoire) depuis le 01-10-2016 .
Cette thèse interroge les effets des politiques environnementales sur les transformations de l’action publique et la formation de l’État en Équateur. Par une ethnographie des agents qui fabriquent l’action publique environnementale, tant dans la conception que dans la mise en oeuvre, et tant par ses agents du haut que ceux qui bas, on rend compte de la constitution d’un secteur intrinsèquement internationalisé au sein de l’État équatorien, qui se consolide dans une période de réformes libérales de l’action publique, faisant de ce secteur un point d’entrée particulièrement pertinent pour observer les caractéristiques de ces dernières. Les trajectoires, les circulations et les pratiques des professionnel.les de l’environnement donnent à voir la complexe articulation des acteurs et des niveaux autant que le cadrage internationalisé homogène de l’action publique environnementale qu’ils partagent. Ce dernier est tourné vers la technicisation et la moralisation de l’action, euphémisant les rapports de pouvoir au sein du secteur. L’utilisation au quotidien d’instruments d’action publique, qui produisent autant qu’ils alimentent ce cadrage, approfondit les réformes libérales. Un redéploiement de l’État se produit alors et l’environnementalisation des enjeux devient une opportunité pour étendre sa présence et sa domination aux marges de son territoire. Pour autant, des résistances et des limites au gouvernement de l’environnement et à son cadrage apparemment dépolitisé existent, qui, bien qu’elles ne prennent pas la forme de mobilisations, attestent autant la contestation à ce mode de gouvernement que sa matérialité.
Governing the environment in Ecuador. International impact on the everyday state-making
This thesis questions the effects of environmental policies on the transformation of public action and the State formation in Ecuador. Through an ethnography of the agents who make environmental public action, both in its conception and in its implementation, and both by its top and bottom agents, we highlight the constitution of an intrinsically internationalized sector within the Ecuadorian State, which consolidated in a period of liberal reforms of the public action, making this sector a relevant entry point to observe the characteristics of these reforms. The trajectories, circulations and practices of environmental professionals reveal the complex articulation of actors and levels as well as the homogenous internationalized framing of the environmental public action that they share. The latter is oriented towards technicization and moralization of the action, euphemizing the relations of power within the sector. The daily use of public action instruments, which create as much as they feed this framing, deepens the liberal reforms. A redeployment of the State then occurs and the environmentalization of the questions becomes an opportunity to extend its presence and its domination to the margins of its territory. There exist resistances and limits to the government of the environment and its apparently depoliticized framing, which, although they do not take the form of mobilizations, attest as much to the contestation to this mode of government as to its materiality.
Gobernar el medio ambiente. El día a día de la formación del Estado en contacto con la cooperación internacional
Esta tesis examina los efectos de las políticas medioambientales en las transformaciones de la acción pública y la formación del Estado en Ecuador. A través de una etnografía de los actores que construyen la acción pública medioambiental, tanto en su concepción como en su implementación, por parte de sus actores, tanto los que deciden como los que ejecutan, damos cuenta de la constitución de un sector intrínsecamente internacionalizado dentro del Estado ecuatoriano, que se consolida en un periodo de reformas liberales de las políticas públicas, volviéndolo un punto de entrada particularmente relevante para observar las características de estas reformas. Las trayectorias, las circulaciones y las prácticas de los profesionales del medio ambiente dejan entrever la compleja articulación de actores y niveles tanto como el marco internacionalizado homogéneo que ellos comparten. Este está orientado por la tecnicización y la moralización de la acción, eufemizando las relaciones de poder dentro de este sector. El uso cotidiano de instrumentos de acción pública, que producen y alimentan a la vez este marco, profundiza las reformas liberales. Se produce entonces un redespliegue del Estado, y la medioambientalización de lo social se convierte en una oportunidad para ampliar su presencia y dominación en los márgenes de su territorio. Por lo tanto, resistencias y límites al gobierno del medio ambiente y de su marco aparentemente despolitizado existen, que, aunque no tomen la forma de movilizaciones, atestiguan tanto la contestación de este modo de gobierno como su materialidad.