Thèse soutenue

Rêves et cauchemars dans l'oeuvre d'Emile Zola

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Fanny Audibert
Direction : Éléonore Reverzy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 07/11/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacqueline Carroy
Examinateurs / Examinatrices : Éléonore Reverzy, Jacqueline Carroy, Bertrand Marquer, Béatrice Laville, Alain Pagès, Paolo Tortonese
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacqueline Carroy, Bertrand Marquer

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le songe, qu'il soit rêve ou cauchemar, reste discret chez Zola, sans être absent. Il ne peut l'être, la fiction naturaliste tâchant de le vider de sa spiritualité pour le rattacher à la vie concrète, et donc au corps, de l'endormi. C'est aussi la démarche des physiologues qui font du rêve un objet d'investigation scientifique. Chez eux, comme pour Zola, l'affaiblissement de la volonté, qui accompagne le sommeil, rend possible l'envahissement de représentations pendant celui-ci ; leur contenu s'explique surtout par l'usage de la mémoire et la réactivation des impressions des sens. L'examen de l'identité des rêveurs zoliens confirme l'empreinte d'une doxa reprise à la physiologie. Mais le discours scientifique n'occupe pas seul le terrain chez Zola. D'abord, des traditions littéraires, surtout celle du songe prémonitoire, reviennent dans la fiction naturaliste, qui doit leur trouver un sens et une nouvelle légitimité. Ensuite, l'écrivain est gêné par le « baroque » du songe, avec toutes ses métamorphoses, qu'il réduit ou fait disparaître. Enfin, le contenu des rêves et des cauchemars, nettement polarisés, prolonge ou révèle des aspirations, des hantises, des angoisses qui parlent au moins autant du créateur que de ses créatures. Terminons en évoquant les « états de rêve » – hallucination, vision, extase, délire – abondants, et qui montrent, par leur trouble parenté avec le rêve, que ce dernier peut être un inquiétant passage vers la folie : à charge pour l'écrivain de réintroduire de l'ordre ou une organisation rationnelle dans cette gamme d'états dont la délimitation est tout sauf claire et rassurante.