Thèse soutenue

Fans et idoles — quand chacun tient l’autre. Pour une anthropologie des affects : enquête sur un attachement corporel et numérique
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Auteur / Autrice : Elena Nesti
Direction : Antoine HennionCarlo Capello
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie des arts et de la culture
Date : Soutenance le 20/01/2021
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Università di Torino (Turin, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Jamil Dakhlia
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Hennion, Carlo Capello, Jamil Dakhlia, Franco Fabbri, Michael Houseman, Sara Zambotti, Gabriel Segré

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse interroge les formes d’attachement entre les fans et les artistes à l’ère où les réseaux sociaux ont rendu possible leur contact direct et réciproque. Ce qui est observé de plus près est l’utilisation croisée que fans et artiste font des plateformes, mais aussi les moments saillant des concerts et surtout des rencontres avec l’idole. L’analyse porte sur la gestion des affects et des émotions au fil de leur production croisée, et réciproquement sur la façon dont ce ressenti informe leurs constructions identitaires, à travers une mise en récit et une mise en scène collective et réciproque, fondée sur la recherche d’une certaine authenticité. L’approche pragmatique et relationnelle de cette recherche s’appuie sur une enquête anthropologique réflexive chez le groupe organisé des fans de l’autrice-compositrice-interprète italienne Dolcenera, les Noir. À travers des témoignages en première personne, il s’est agi d’approfondir les expériences corporelles de fans et de l’artiste en présence et les façons dont les fans font surgir la présence de l’artiste ; en parallèle, une ethnographie des réseaux sociaux a suivi les efforts faits par les fans pour renforcer leurs relations individuelles avec l’idole. La thèse défend l’idée que l’efficience de la relation n’est pas le résultat d’un transfert de pouvoir direct de l’artiste au fan, mais qu’elle tient à des expositions et assignations identitaires croisées : les sujets se modèlent les uns les autres dans une suite de performances, et c’est cet entretien réciproque qui donne aux deux parties de la puissance, jusqu’à prendre pour certains la forme d’une sorte de mentorat, capable de les doter d’un réel rayonnement.