Les pratiques religieuses dans la cité. Enquête au Bois-l'Abbé, 2015-2020.

par Jules Mapela Thamuzi

Projet de thèse en Sociologie

Sous la direction de Rita Hermon-Belot et de Séverine Mathieu.

Thèses en préparation à Paris, EHESS , dans le cadre de École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales depuis le 13-01-2017 .


  • Résumé

    Ce travail analyse le religieux et les pratiques religieuses comme une quête spirituelle assumée et non pas comme une recherche identitaire. Mon terrain, fort des 80 entretiens, enseigne que les mutations religieuses qui sont vécues dans un contexte pluriel avec ses recompositions, n’altèrent pas le vivre-ensemble, ce qui nécessite une cohabitation interculturelle harmonieuse. La pluralité religieuse au Bois-l’Abbé est liée à l’arrivée des différentes vagues migratoire. C’est ainsi que j’ai tenté d’expliciter les modalités d’un vivre-ensemble dans une cité plurielle, à travers les recompositions religieuses. J’ai ensuite réfléchi à la façon de penser dans ce contexte, la laïcité aujourd’hui. C’est-à-dire, Dans quelle mesure la pluralité religieuse permet-elle le vivre-ensemble ? En d'autres termes, quelles sont les conséquences de la pluralité religieuse sur la cohésion sociale dans la cité du Bois-l’Abbé ? Je montre également que les pratiques religieuses contribuent à un sentiment de bienfait et de stabilité aux yeux de nombre de fidèles au Bois-l’Abbé. À cet égard, il est pertinent de mentionner la place des pratiques de piété populaire qu’ils mettent en œuvre : processions, pèlerinages, bénédictions des domiciles ou des commerces qui rencontrent un énorme succès. Cependant, il faut également souligner, tout en étant acceptées par la majorité d’entre eux, certaines de ces pratiques sont parfois considérées par d’autres fidèles comme étant à la marge de leur propre religion. Les adhésions et les ruptures dans les diverses religions étudiées poussent les personnes à reconfigurer d’autres liens sociaux dans la cité et dans des rapports interpersonnels. Cela peut consister également à reconstituer les relations rompues, à les reconstruire et à ne les maintenir qu’avec une catégorie de croyants. Les ruptures créent d’autres communautés de croyants autour de convictions religieuses partagées. Bien que la cohésion sociale soit au cœur de ce travail, je ne peux ignorer les dissensions au Bois-l’Abbé, notamment en évoquant certains fidèles qui se soustraient aux obligations citoyennes au nom de leurs croyances.

  • Titre traduit

    Religious practices in the city. Survey in Bois-l'Abbé, 2015-2020.


  • Résumé

    This work analyzes religion and religious practices as an assumed spiritual quest and not as a search for identity. My research, based on 80 interviews, teaches that the religious changes that are experienced in a plural context with its recompositions, do not alter living together, which requires harmonious intercultural cohabitation. The religious plurality in Bois-l'Abbé is linked to the arrival of the different waves of migration. This is how I tried to explain the modalities of living together in a plural city, through religious recompositions. I then thought about how to think in this context, secularism today. That is to say, to what extent does religious plurality allow living together? In other words, what are the consequences of religious plurality on social cohesion in the city of Bois-l'Abbé? I also show that religious practices contribute to a feeling of well-being and stability in the eyes of many faithful in Bois-l’Abbé. In this regard, it is relevant to mention the place of the practices of popular piety that they implement: processions, pilgrimages, blessings of homes or businesses which meet with enormous success. However, it should also be noted that while being accepted by the majority of them, some of these practices are sometimes considered by other faithful to be on the margins of their own religion. Memberships and breaks in the various religions studied push people to reconfigure other social ties in the city and in interpersonal relationships. It can also consist in reconstituting the broken relations, to rebuild them and to maintain them only with a category of believers. Ruptures create other communities of believers around shared religious beliefs. Although social cohesion is at the heart of this work, I cannot ignore the dissensions in Bois-l'Abbé, in particular by evoking certain faithful who evade civic obligations on the behalf of their beliefs.