L’assimilationnisme racialisé et les dilemmes de la transmission culturelle : les familles immigrées à Paris et Chicago
Auteur / Autrice : | Sonia Planson |
Direction : | Philippe Coulangeon, Mary E. Pattillo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 18/07/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Northwestern university |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Agnès Van Zanten |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Coulangeon, Mary E. Pattillo, Jean Beaman, Tessie P Liu, Wendy Griswold, Lincoln Quillian | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Beaman, Tessie P Liu |
Mots clés
Résumé
Cette thèse explore comment des familles immigrées, bien qu’elles vivent dans des aires métropolitaines diverses, font l’expérience de l’assimilationnisme racialisé—c’est à-dire, des pressions sur les personnes minorisées pour qu’elles abandonnent leurs héritages culturels et adoptent les normes dominantes. Ainsi, l’étude de l’assimilationnisme permet de situer la transmission des pratiques culturelles immigrées dans le contexte des structures raciales française et américaine. La thèse s’appuie sur 94 entretiens semi-directifs menés auprès de parents immigrés de première génération et de leurs enfants adolescents à Chicago et à Paris. J’analyse leurs souhaits de transmission intergénérationnelle en matière de connaissances, pratiques, ou marqueurs culturels d’origine, conceptualisés à travers des idéaux-types de projets de transmission et une approche agentive à l’échelle générationnelle. Ces projets sont associés à différentes échelles de projection pour la vie des enfants (aux niveaux local, transnational, ou global), et l’agentivité générationnelle intra-familiale explique différentes formes de coopération ou de conflit et des transmissions plus ou moins fortes. Ensuite, je montre que les familles immigrées minorisées vivent et gèrent les pressions à s’assimiler dans les deux pays, ce qui remet en question le contraste habituel entre un assimilationnisme typiquement français et le multiculturalisme à l’américaine malgré des discours dominants différents. Ainsi, les pressions à s’assimiler jouent un rôle décisif dans les dilemmes auxquels ces familles se trouvent confrontées, qu’elles intériorisent la norme ou supportent les coûts de la transmission malgré la pression.