Thèse soutenue

Mythe et vérité de l'amour dans l'oeuvre de Walter Benjamin
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Auteur / Autrice : Sylvia Kratochvil
Direction : Christophe Bouton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 25/11/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Philosophie, Humanités (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Tristan Coignard
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouton, Jacques-Olivier Bégot, Christine Blaetter, Léa Barbisan
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacques-Olivier Bégot, Christine Blaetter

Résumé

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La notion de l’amour constitue un leitmotiv discret mais récurrent dans l’œuvre de Walter Benjamin. Elle est le centre de gravitation de nombreuses notions satellites, comme le bonheur, la mélancolie, l’éros, l’aura ou la fantaisie. La critique de l’amour nous permet d’accéder aux problématiques anthropologiques, esthétiques, messianiques et politiques qui ordonnent le corpus benjaminien de l’intérieur. L’opposition entre mythe et vérité structure une réflexion qui cherche à trancher entre les modes aliénés du désir – sous forme de la morale bourgeoise, du kitsch ou de l’esthétisation du destin – et des formes d’amour porteuses d’un élan utopique. La critique de l’amour décrit ainsi un mouvement émancipateur par lequel le sujet se confronte à une modernité ambivalente. En respectant, en grande partie, la chronologie des textes étudiés, nous avons élaboré un plan thématique. Ainsi, la première partie retrace les problématiques de l’amour qui naissent à partir du romantisme allemand et du classicisme de Weimar. Les conceptions de la belle apparence, de l’aura et du mariage sont analysées à partir de l’essai sur Les Affinités électives. La figure du « pré-monde » (Vorwelt), issue de la mythologie romantique et transposée dans une philosophie de l’histoire, prépare la transition vers la deuxième partie dédiée aux mouvements d’avant-garde au tout début du XXe siècle. Le XIXe siècle et Paris deviennent le cadre d’une réflexion sur l’amour à l’époque d’une industrie culturelle et d’une société bourgeoise en pleine formation. On constate une banalisation et une politisation progressive des enjeux de l’amour. Nous nous efforçons de montrer en quoi certaines notions, comme celle de la « seconde technique » qui apparaît dans L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ou celle du conte peuvent être utilisées pour mettre fin au caractère récurrent des mythes de l’amour dans la modernité.