L’industrie lyonnaise de la soie et la Chine : réalités et limites de l’expansion commerciale des soyeux lyonnais (milieu du XIXe siècle à 1914)

par Xiaoxuan Shi

Thèse de doctorat en Histoire moderne et contemporaine

Sous la direction de Dominique Barjot et de Jean-François Klein.

Thèses en préparation à Sorbonne université , dans le cadre de École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) , en partenariat avec Centre Roland Mousnier (Paris) (laboratoire) depuis le 26-10-2016 .


  • Résumé

    L'industrie de la soie a joué un rôle central dans les échanges commerciaux mondiaux au XIXe siècle. Lyon, capitale historique pour l’industrie de la soie en Europe, constituait aussi l’un des centres commerciaux les plus importants du continent, déjà à l’époque romaine, puis, à nouveau, à partir du XVIe siècle. Au XIXe siècle, Lyon était l'un des centres les plus importants de la soie au monde, en grande partie grâce à ses liens étroits avec la Chine, laquelle était le plus grand fournisseur de matières premières pour la soierie lyonnaise. En même temps, la Chine, où la technique de la fabrication de soie a été découverte sous la dynastie des Shang , est une destination indispensable pour les soyeux lyonnais. En effet, l'ouverture de la Chine au commerce étranger, après la Seconde Guerre de l'Opium, permit aux soyeux lyonnais de s'implanter et de réaliser des opérations de commerce de la soie en Chine. Depuis le XIXe siècle, ces commerces s’intensifient en profitant de l’établissement de concessions françaises en Chine et de la mise en place de la route maritime entre Marseille et Shanghai. Les soyeux lyonnais réussirent à conquérir le marché chinois et ils développaient une stratégie de partenariat avec les négociants locaux pour acquérir des soies grèges directement en Chine et les envoyaient à Lyon sans passer par Londres afin de concurrencer les Britanniques. Puis ce réseau lyonnais travailla avec le plus puissant acteur britannique, qui avait installé des filatures et des ateliers de tissage sur place. Cette stratégie leur permit de devenir des acteurs majeurs du commerce de la soie en Chine et de renforcer leur position sur le marché mondial.

  • Titre traduit

    Lyon’s Silk Industry and China : realities and limits of the commercial expansion of Lyon’s silk manufacturers (mid - 19th Century to 1914)


  • Résumé

    Silk industry played a central role in global commercial exchanges during the 19th century. Lyon, the historical capital of European silk industry, constitutes also one of the most important commercial centers of the continent, as early as in the roman period, again from the 16th century. In the 19th century, Lyon was renowned as one of the most important global silk business centers, mostly due to its close link to China, which was the biggest silk exporting country for the silk industry of Lyon. China, where the silk manufacturing techniques were invented during the Shang Dynasty, was an indispensable destination for silk manufacturers of Lyon. In fact, the opening of China to foreign trade, especially after the Second Opium War, which permits these silk manufacturers to establish and operate in the silk trade in China. To the mid-19th century, those silk trades were stepping up, with the establishment of the French concession in Shanghai as well as the opening of the direct maritime route between Marseille and Shanghai, Lyon’s silk entrepreneurs attempted, some of them by direct competition, others opting to work in partnership with well-established British trade houses in China, first to short-circuit the British monopoly and then to secure the silk supply by themselves. The efforts made by the silk entrepreneurs of Lyon made them predominant players in the global silk trad and contributed to the silk trade development between China and Europe during the 19th Century.