Gouverner par l’exception : une nouvelle ère dans la politique néolibérale du logement social au Chili
Auteur / Autrice : | Xenia Fuster-Farfán |
Direction : | Claire Lévy-Vroelant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études urbaines, aménagement et urbanismes |
Date : | Soutenance le 12/05/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Musset |
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Quentin, Renaud Epstein | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Driant, Ana Maria Alvarez Rojas |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse postule l’existence d’un régime d'exception qui a vocation à gérer les crises de la politique chilienne du logement social. De toute évidence, les effets négatifs de la politique néolibérale du logement social menée au Chili, notamment les inégalités et la ségrégation dans les villes, se sont accrus depuis des décennies. Ces dernières années, ce scénario, qui se traduit par un déficit de logements, un nombre élevé de logements informels et la pression croissante des groupes de citoyens, s’est encore accentué, provoquant une crise au sein de la politique du logement social. Parmi les nombreuses stratégies palliatives élaborées pour endiguer cette crise, beaucoup peuvent être classées comme des réponses politiques « exceptionnelles », par opposition aux réponses politiques « régulières ». Ces stratégies peuvent en effet inclure des droits, des concessions et des flexibilités arbitraires dont les résultats sont radicalement différents de ceux de la politique « régulière ». Notre hypothèse est que l’exception constitue une stratégie gouvernementale pour faire face aux crises et aux conflits engendrés par la politique. L’étude qualitative réalisée ici pour étudier les origines, les caractéristiques et les répercussions de l’exception fait ressortir quatre dimensions de cette stratégie gouvernementale. Premièrement, l’application de l’exception dans le cadre d'urgences environnementales. Deuxièmement, l’utilisation de l’exception à des fins et des intérêts économiques et politiques. Troisièmement, l’exception comme réponse aux habitants qui exigent des mesures exceptionnelles. Quatrièmement, l’exception issue de dispositifs de ciblage exceptionnels, créés pour faire face à une population dont les caractéristiques sont si particulières qu'elles dépassent le cadre de l'action politique. Il est donc pertinent de conclure que les exceptions deviennent la norme dans un contexte de gouvernance néolibérale de la politique du logement social.