Thèse soutenue

La Question d’Orient au miroir de l’opinion publique française (1798-1861)
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Auteur / Autrice : Jean-François Figeac
Direction : Jacques-Olivier Boudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 09/12/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Pierre Rey
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Karila-Cohen, Catherine Mayeur-Jaouen
Rapporteurs / Rapporteuses : Renaud Meltz, Géraud Poumarède

Résumé

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De la fin du XVIIIe siècle jusqu’au Second Empire, une culture politique sur la Question d’Orient prit son essor dans l’opinion publique française. Celle-ci se produisit au moment de différentes crises de politique internationale qui redéfinirent les rapports diplomatiques entre la France et l’Empire ottoman, ainsi qu’avec les puissances européennes protagonistes dans la région (Royaume-Uni, Russie, Autriche). La campagne d’Égypte (1798-1801), la guerre d’indépendance grecque (1821-1829), la seconde guerre ottomano-égyptienne (1839-1841), la guerre de Crimée (1853-1856) et l’expédition du Liban en soutien aux maronites (1860-1860) concourrurent chacune à créer une acculturation sur la Question d’Orient. Celle-ci intervint par le biais de récits de voyage, d’écrits littéraires ou d’ouvrages historiques qui éveillèrent l’intérêt d’une part grandissante de la société française, qui pouvait le manifester lors de campagnes de souscription ou de manifestations de liesse ou de colère. Ces différentes formes de politisation façonnèrent un véritable espace public, qui pouvait parfois recouper les débats politiques nationaux. Les brochures sur le devenir de l’Empire ottoman étaient produites par de véritables spécialistes de la Sublime Porte, qui s’insèrent eux-mêmes dans des groupes d’intérêt économiques, religieux ou intellectuels. Ils participent à façonner le concept de Question d’Orient, qui est aussi diffusé par la presse, jusqu’à être employé dans les milieux diplomatiques. D’abord utilisée pour tenter de résoudre les tensions géopolitiques liées aux ambitions russes sur le territoire ottoman, la Question d’Orient devient de plus en plus un mot-valise déconnecté de son sens initial.