Projet de thèse en Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
Sous la direction de Monique Blérald et de Clíona Ní Ríordáin-O'Mahony.
Thèses en préparation à Guyane , dans le cadre de École doctorale Diversités, santé et développement en Amazonie (Cayenne) depuis le 01-10-2015 .
La recherche présentée dans le cadre de cette thèse porte sur la traduction anglaise de l’œuvre poétique de Léon-Gontran Damas. La traduction est une activité de lecture-écriture qui amène le traducteur à interpréter l’œuvre source et à créer une œuvre littéraire. Dans la littérature postcoloniale, le rythme, l’oralité, la terminologie, l’environnement géographique, la culture et l’imaginaire sont des points de convergence ou de différence entre les auteurs et autant de points d’entrée à l’interprétation en traduction. De nombreuses études sont menées depuis plusieurs décennies sur les œuvres romanesques antillaises et guyanaises dont il existe de nombreuses traductions anglaises. Les œuvres par exemple de Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau s’inscrivent dans la littérature de la Créolité, manifeste d’une identité et littérature créole en langue française, créole, et hybride. Les œuvres de Maryse Condé semblent préférer au contraire une écriture libérée de principes créolistes. L’on analyse aussi que comme dans l’écriture de Maryse Condé, les œuvres des guyanais Bertène Juminer et René Maran posent un regard sur le continent africain, mais il s’agit aussi pour ces deux écrivains de critiquer la société coloniale. René Maran, reconnu comme le précurseur de la négritude en francophonie, a ce statut particulier d’un enfant de parents guyanais ayant grandi notamment en Afrique. Ces auteurs ont ouvert la voie à d’autres écrivains que nous évoquerons dans notre étude. Nous nous intéressons particulièrement à l’écriture poétique et engagée de Léon-Gontran Damas, grand poète guyanais dont l’œuvre est de plus en plus étudiée en France ces dernières années. L’on peut par exemple signaler les publications de F. Bart Miller en 2014, Rethinking Négritude through Léon-Gontran Damas, Léon-Gontran Damas: poète, écrivain patrimonial et postcolonial: quels héritiers, quels héritages au seuil du XXIe siècle, publié sous la direction de Monique Blérald, Kathleen Gyssels et Marc Lony en 2014, Léon-Gontran Damas, poète moderne, publié sous la direction de Biringanine Ndagano et de Gervais Chirhalwirwa en 2009, Léon-Gontran Damas: cent ans en noir et blanc, publié sous la direction de Antonella Emina en 2014 et la publication plus récente en 2016 de Kathleen Gyssels, BLACK LABEL ou les déboires de Léon-Gontran Damas. Paradoxalement, cet auteur guyanais, reconnu comme un des trois fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sedar Senghor, n’est pratiquement pas traduit en langue anglaise. L’objet principal de notre étude est la langue damassienne. En effet Léon-Gontran Damas écrit dans une langue riche, une langue créole, une langue française, une langue poétique, imagée et musicale. Il faut dire que la Guyane est une terre riche de ses langues et ses cultures et que cette réalité se retrouve dans sa poésie. Nous nous interrogeons sur l’héritage littéraire reçu et laissé par l’auteur. Nous étudions les liens Amérique-Antilles-Afrique-Europe qui ont influencé l’écriture du poète, notamment les mouvements littéraires noirs-américains et autres mouvements littéraires, politiques et historiques ayant marqué ces régions. Nous nous appuyons sur les théories littéraires et de traduction ainsi que sur les théories linguistiques. La question culturelle et linguistique génère des contraintes et des possibilités créatrices en traduction. Au-delà du conflit entre fidélité et liberté d’interprétation du texte, les théories de traduction et littérature postcoloniale nous permettent d’interroger l’opération de traduction, la non traduction, et la problématique de la diversité des langues dans une œuvre littéraire.
Translation and Multilinguism : a study of Leon Damas's works
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