Projet de thèse en Etudes latines
Sous la direction de Sylvie Franchet d'Espèrey.
Thèses en préparation à Sorbonne université , dans le cadre de École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris) , en partenariat avec Interprétation et Traduction des Textes Anciens (equipe de recherche) depuis le 07-07-2016 .
Dès son plus jeune âge, Horace étudie les classiques des littératures grecque et latine. A vingt ans, il se rend même à Athènes afin de parfaire son éducation auprès des maîtres de renom de l'époque. Lorsqu'il entreprend de rédiger ses Odes, il choisit naturellement pour modèles deux grands représentants de la lyrique de Lesbos, Alcée et Sappho. D'autres cependant, moins mis en lumière tant par Horace que par les travaux menés à bien jusqu'alors, l'ont également inspiré : Homère, Pindare, Simonide de Céos, Stésichore ou encore Anacréon. Il conviendra d'analyser leur place au sein de l'oeuvre horatienne. Nous interrogerons également le choix, - qui lui a souvent été refusé dans de récents travaux - de s'inspirer des poètes alexandrins ainsi que des néotériques. Dans ce contexte, les notions d'imitation et d'intertextualité occuperont une place essentielle dans notre recherche : Horace rejette toute imitation servile et, à défaut d'être l'inventor d'un genre littéraire -statut réservé aux Grecs-, il vise celui de primus. L'imitatio a moins de sens, pour le poète de Venouse, que l'aemulatio. Parallèlement, la question du degré d'intertextualité sera donc à interroger (reprises de termes, de citations, de thèmes, de mètres.../ imitation de la structure d'ensemble d'un passage) ainsi que de la place du lecteur, doctus, qui, dans l'idéal horatien, a les mêmes références, historiques et littéraires que lui. Toutefois, Horace est aussi profondément attaché à son pays natal : à l'aube d'une nouvelle ère promise par la politique augustéenne, il est désireux d'accéder au statut de lyrique romain par excellence. Il s'agira donc de nous interroger sur l'inspiration qu'il a pu tirer d'autres grands poètes romains contemporains tels Virgile ou encore les poètes élégiaques (Tibulle, Properce, Ovide) ainsi que sur les éléments personnels qu'il a insufflés dans son oeuvre afin de lui donner une coloration toute romaine. Pour conclure, afin d'analyser selon quelles modalités Horace intègre les références aux poètes grecs et à certains de ses contemporains mais aussi des éléments plus personnels lui permettant de revendiquer l'accès à la primauté lyrique de son temps, notre corpus reposera sur les quatre livres des odes, ainsi que sur trois épîtres ((I, 19 - II, 1 et l'Ars Poetica), riches en réflexion d'Horace quant à son lyrisme. Le Carmen Saeculare, pièce de circonstance, sera laissé de côté, quant à lui.
For a definition of Horace's lyric poetry between Greek heritage and Roman characters
From an early age, Horace studies the classics of the Greek and Latin literature. At the age of twenty, he even goes to Athens in order to perfect his education with the renowned masters of time. When he undertakes to write his Odes, he naturally chooses as models two great representatives of Lesbos' lyric poetry, Alcee and Sappho. However, others, less revealed, both by Horace and by the works realized until our days, also inspired him : Homer, Pindar, Simonides of Ceos, Stesichorus and Anacreon. We'll analyse their place within Horace's poetry. We shall also question the choice – which was often refused to him in recent works – to be inspired by alexandrine poets as well as by neoterics. In this context, the notion of imitation and intertextuality will occupy an essential place in our research : Horace rejects any slavish imitation and, if he cannot be the inventor of a literary genre – status reserved for the Greeks – he aims at that of primus. Imitatio has fewer sense, for the poet of Venouse, than aemulatio. At the same time, the question of the degree of intertextuality will be to question (repeats of terms, quotations, themes, meters.../imitation of the structure of a whole passage) as well as the place of the reader, doctus, which, in Horace's ideal, has the same references, historical and literary, as him. However, Horace is so profoundly attached to his native country : at the dawn of a new era promised by the augustan politics, he is willing to reach the status of the primus Roman lyric poet. Thus we'll question us about the inspiration that cames from other great contemporary Roman poets such Virgil and the elegiacs (Tibullus, Propertius and Ovidius) as well as the personal elements he adds in his work in order to give it a quite Roman tint. To put in a nutshell, to analyse according to which modalities Horace incorporates the references to the Greek poets and to some of his contemporaries but also more personal elements allowing him to claim the access to the lyric primacy of his time, our corpus will be based on the Odes' four books as well as on three epistles (I, 19 – II, 1, - Ars Poetica), rich in Horace's reflection as for his lyric poetry. The Carmen Saeculare, piece of circumstances, will be, as for it, left aside.