La firme sociale : une organisation idiosyncratique.

par Djoudi Izebatene

Projet de thèse en Sciences économiques

Sous la direction de Damien Besancenot.

Thèses en préparation à Paris 13 , dans le cadre de École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) depuis le 20-11-2015 .


  • Résumé

    Nous avons convenu de concevoir une thèse sous forme d’un ensemble de trois articles ayant vocation à être publiés dans des revues à comité de lecture. Les articles de recherche sont indépendants et relèvent d’un même domaine en économie sociale et solidaire. L’ensemble des travaux devant être précédé d’un chapitre introductif définissant le fil conducteur de la thèse et synthétisant ses résultats. Nous avons relevé trois problématiques qui s’imposent. En premier lieu, à travers les spécificités et la place de l’ESS, nous avons essayé de positionner la firme sociale par rapport à la firme classique sur le plan de son poids, de son utilité et de sa rentabilité. La firme sociale a-t-elle un statut de firme concurrente ou complémentaire à la firme classique ? La firme ESS, à travers l’essentiel de ses activités ancrées dans l’économie sociale, se substitue-t-elle à la production non marchande de l’Etat ? A ce stade, il a été intéressant de faire ressortir les principaux enjeux et limites des firmes ESS. Dans une seconde problématique, nous nous sommes interrogés sur le parcours et les motivations des individus qui intègrent les firmes ESS. Viennent-ils naturellement, par défaut ou stratégiquement pour surfer sur une tendance qui commence à s’installer durablement. Nous avons étudié leurs profils et leur cheminement en mettant en évidence leurs motivations intrinsèques et extrinsèques. Nous avons fait appel à la technique de recueil des données à travers des entretiens directifs et d’enquêtes. Comme dans tout jeu de stratégie, les joueurs fonctionnent sans une information complète des décisions prises par les autres joueurs. Sans cette connaissance, comment pouvons-nous choisir la suite des actions à prendre ? La théorie des jeux (Global games) est utilisée en économie pour fournir un modèle pour la prise de décision dans un environnement hautement stratégique. L'objectif est de comprendre les interactions qui se produisent lorsque les résultats d'un joueur dépendent des choix des autres. Plus généralement, la théorie stipule que tous les choix sont simultanés. Chaque participant dans le jeu prend sa décision en fonction de ce qu'il attend du comportement des autres. Cette interaction répétée signifie que les individus ne prennent pas leurs décisions uniquement en pensant à des profits immédiats, mais aussi anticiper les réactions de leurs concurrents. La troisième problématique s’inscrit dans le cadre de la prise de décision découlant d’une gouvernance spécifique qui mêle sociétariat et parties prenantes. Ainsi, chaque jour, les décisions stratégiques sont prises par les gouvernements, les organisations, les entreprises et les particuliers. Qu’en est-il des firmes sociales ? Depuis Condorcet, la prise de décision a toujours été problématique. Nous nous pencherons sur le mode de gouvernance des firmes sociales, assez singulier, face à une prise de décision collective très complexe. Cette prise de décision va contribuer à bâtir une ou des stratégies et, parfois, à construire des stratégies dites « plurielles ». Ces caractéristiques les différencient des sociétés de capitaux, où le but est de maximiser les profits des capitaux investis par les actionnaires, dont le pouvoir de décision est proportionnel au nombre d'actions détenues. La gouvernance démocratique spécifique et ou atypique des firmes sociales est très remarquée face à une asymétrie de l’information qui tend à se réduire.

  • Titre traduit

    The social firm : an idiosyncratic organization


  • Résumé

    We have agreed to design a thesis in the form of a set of three articles intended to be published in refereed journals. The research articles are independent and belong to the same field in social and solidarity economy. All the work must be preceded by an introductory chapter defining the thread of the thesis and synthesizing its results. We identified three issues that need to be addressed. In the first place, through the specificities and the place of the SSE, we tried to position the social firm in relation to the classical firm in terms of its weight, its usefulness and its profitability. Does the social firm have the status of a firm competing with or complementary to the classical firm? Does the firm SSE, through its core activities in the social economy, substitute itself for the non-market production of the state? At this stage, it was interesting to highlight the main issues and limitations of SSE firms. In a second problematic, we questioned the path and the motivations of the individuals who integrate the SSE firms. They come naturally, by default or strategically to surf a trend that is beginning to settle permanently. We have studied their profiles and their paths by highlighting their intrinsic and extrinsic motivations. We used the technique of data collection through policy interviews and surveys. As in any strategy game, players operate without full information of decisions made by other players. Without this knowledge, how can we choose what to do next? Game theory (Global games) is used in economics to provide a model for decision-making in a highly strategic environment. The objective is to understand the interactions that occur when a player's results depend on the choices of others. More generally, the theory states that all choices are simultaneous. Each participant in the game makes his decision based on what he expects from the behavior of others. This repeated interaction means that individuals do not make their decisions solely by thinking about immediate profits, but also anticipating the reactions of their competitors. The third issue falls within the framework of decision-making stemming from a specific governance that combines societ- ery and stakeholders. Thus, every day, strategic decisions are made by governments, organizations, businesses and individuals. What about social firms? Since Condorcet, decision-making has always been problematic. We will examine the mode of governance of social firms, quite singular, in the face of a very complex collective decision-making. This decision-making will help to build one or several strategies and, sometimes, to build so-called "pluralistic" strategies. These characteristics differentiate them from capital companies, where the aim is to maximize the profits of the capital invested by the shareholders, whose decision-making power is proportional to the number of shares held. The specific and atypical democratic governance of social firms is very noticeable in the face of an asymmetry of information that tends to be reduced.