Thèse soutenue

Habiter ensemble les milieux. Explorations inachevées du faire-avec

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Auteur / Autrice : Emilie Perault
Direction : Alexandre Mallard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences, technologies, sociétés
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de sociologie de l'innovation (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Fourniau
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Mallard, Benedikte Zitouni, Florian Charvolin
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Hélène Bacqué, Geneviève Pruvost

Résumé

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Au regard de la recrudescence des projets d’habitat partagé depuis les années 2000 en France, la thèse propose d’interroger le projet d’habiter ensemble comme geste politique. Pour ce faire, elle s’intéresse à deux collectifs d’habitants différents, l’un en milieu urbain qui porte un projet de coopérative d’habitants et l’autre en milieu rural qui porte un projet de communauté d’accueil, et elle suit empiriquement la mise en place de ces projets pour interroger leur ambition commune de transformer les modes de vie depuis une participation volontaire et ancrée dans les milieux de vie. Loin de s’en remettre à un grand projet transformateur qui viserait une réforme en profondeur de l’Etat, ces initiatives cherchent à forger des solutions de vie réplicables à l’échelle des collectifs, en composant avec les contraintes de leur milieu d’implantation et en articulant des enjeux variés et de grande envergure. D’inspiration pragmatiste et procédant par monographies, la thèse propose d’articuler la négociation collective des projets d’habitat à l’échelle des groupes et l’ouverture d’un possible à l’échelle de la société en introduisant la notion de faire-avec. Le faire-avec désigne aussi bien un mode opératoire des acteurs pour composer avec les contraintes qui rythment la négociation de leur projet que l’instauration d’un rapport non-violent au monde qui vise à composer avec les personnes qui se présentent à eux, les milieux et les entités qui le peuplent. En même temps que les collectifs font avec les problèmes, ils explorent des solutions depuis l’acte d’habiter pour s’attacher à résoudre une hétérogénéité d’enjeux, repenser l’habitabilité du monde et le devenir commun. Dans cette optique, la thèse propose d’appréhender le projet d’habiter ensemble au travers d’une théorie politique en actes qui se matérialise dans un lieu et un ensemble de pratiques quotidiennes nourrissant des formes de vie singulières : une forme de vie qui se déploie selon le modèle de la troisième voie dans l’habitat, et l’autre selon le modèle du compagnonnage.