Thèse soutenue

Les racines et l’histoire de la théorie structuraliste du développement à travers le prisme de Raúl Prebisch et de la CEPAL

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Auteur / Autrice : Adriana Calcagno
Direction : Ariane Dupont-KiefferJuan Huitzilihuilt Flores Zendejas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la société
Date : Soutenance le 01/07/2021
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université de Genève
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Mary A. O'Sullivan
Examinateurs / Examinatrices : Ariane Dupont-Kieffer, Juan Huitzilihuilt Flores Zendejas, Florencia Sember, Pedro Garcia Duarte, Rémi Bazillier
Rapporteurs / Rapporteuses : Florencia Sember, Pedro Garcia Duarte

Résumé

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Cette thèse étudie l'émergence de la théorie structuraliste du développement à travers l'évolution de la pensée de Raúl Prebisch et à travers les activités de la Commission économique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) entre 1930 et 1963. Elle montre que le structuralisme latino-américain était motivé par la recherche d'indépendance théorique, économique et politique de la part d'économistes latino-américains comme Prebisch. Ma démarche consiste à analyser l'émergence de la théorie structuraliste du développement en considérant sur l'ensemble de la période étudiée les travaux de Prebisch, l'un de ses fondateurs. En considérant les œuvres de Prebisch dans leur ensemble, ce travail montre l'évolution, les allers-retours occasionnels et les nuances de sa pensée, qui reste néanmoins cohérente. Bien que le point de départ de cette thèse soit la mise en évidence du rôle de Prebisch dans l’émergence de la théorie structuraliste, elle conclut que cette théorie est également le résultat d'un travail collectif. L'étude de la CEPAI permet, en effet, de réfléchir à l’élaboration d'une pensée « institutionnelle » nécessaire au renforcement de la théorie structuraliste du développement. Nous montrons comment des économistes latino-américains ont pu créer au sein d'une organisation internationale un cadre adéquat pour élaborer leurs propres théories et raisonnements, que l'on pourrait qualifier de pragmatiques. Si la CEPAL peut se présenter comme un cadre imposant certaines contraintes, sa force repose sur sa capacité à rassembler des économistes partageant des visions similaires du développement. C'est ainsi qu'ils peuvent réfléchir collectivement à des alternatives à l'approche néoclassique pour l'Amérique Latine. Cette quête d'indépendance théorique, économique et politique de la CEPAL s'affirme lors de l’élaboration d'une théorie structuraliste de l'inflation. Les économistes de la CEPAL s'opposent ainsi aux analyses et aux recommandations du FMI quant à la lutte contre l'inflation dans le continent Sud-Américain tout en proposant des alternatives.