Thèse soutenue

Normes de justice adolescentes et expérience subjective des sanctions scolaires

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Auteur / Autrice : Bruno Voirnesson
Direction : Pierre MerleAgnès Grimault-Leprince
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'éducation, les apprentissages et la didactique (Rennes)
Jury : Président / Présidente : François Dubet
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Merle, Agnès Grimault-Leprince, François Dubet, Christophe Michaut, Benjamin Moignard, Rachel Gasparini, Marie Verhoeven
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Michaut, Benjamin Moignard

Résumé

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La thèse a pour objet de comprendre ce qui détermine le sentiment d’injustice des collégiens à l’égard des sanctions scolaires, particulièrement élevé comparativement aux autres types de verdicts scolaires. Le matériau d’enquête est constitué de 1500 questionnaires et 40 entretiens réalisés auprès de collégiens. Ceux-ci sont complétés de documents tirés de l’observation participante. L’analyse statistique montre que le sentiment d’injustice est principalement déterminé, non par l’âge, le sexe ou le milieu social des élèves, mais par les caractéristiques des sanctions (fréquence et gravité des sanctions reçues, fréquence déclarée des punitions collectives), ainsi que par le contexte d’établissement, loin d’être réductible à sa tonalité sociale. Le sentiment d’injustice des élèves à l’égard des sanctions résulte principalement d’un sentiment d’arbitraire. Le recours relativement fréquent aux punitions “collectives” contribue sensiblement à dégrader la croyance des élèves en la justice professorale en matière de sanction. La probabilité qu’un élève juge les sanctions injustes est renforcée en cas de désaccords parentaux avec les verdicts scolaires. Néanmoins, même lorsque les sanctions ne respectent pas des principes fondamentaux comme la proportionnalité ou l’individualisation, le respect et la considération que les professeurs accordent à leurs élèves améliorent la confiance dans la justice disciplinaire. Une typologie, obtenue par croisement du sentiment d’injustice avec le niveau d’intégration scolaire, permet de distinguer six profils d’élève : les “candides”, les “sereins”, les “dociles”, les “critiques”, “les réfractaires” et les “frondeurs”. Des portraits viennent illustrer ces différentes profils.