Thèse soutenue

D'Arthur Buies à Gabrielle Roy, une histoire littéraire du reportage au Québec (1870-1945)
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Auteur / Autrice : Charlotte Biron
Direction : Marie-Ève ThérentyGuillaume Pinson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : LITTERATURES FRANCAISES, COMPAREES spécialité Littérature française
Date : Soutenance le 06/03/2020
Etablissement(s) : Montpellier 3 en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Représenter, inventer la réalité du romantisme à l'aube du XXIe siècle
Jury : Président / Présidente : Isabelle Daunais
Examinateurs / Examinatrices : Mylène Bédard, Isabelle Meuret

Résumé

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À la fin du XIXe siècle, la naissance du journal d’information et du reportage au Canada français contribue à l’émergence d’une littérature de terrain. Au confluent d’échanges, de circulations et d’influences, l’écrivain journaliste canadien-français circule sur le territoire peu peuplé et vaste d’une population francophone éparpillée, un contexte à des kilomètres de la scénographie aventurière qui a nourri le genre et ses fictions les plus connues ailleurs en Occident. Cette thèse s’intéresse à cette forme en dehors des genres canoniques, une littérature qui s’étend des « Deux mille deux cents lieues en chemin de fer » d’Arthur Buies jusqu’aux « Peuples du Canada » de Gabrielle Roy, en passant par l’enquête sur les Franco-Américains de Jules Fournier et par l’incursion chez les draveurs d’Eva Senécal. En amont, c’est la densité introspective des voyages d’Arthur Buies dans les années 1870 qui incarne l’ancêtre du grand reportage au Québec, tandis qu’en aval, c’est la lucidité et l’intimisme de l’écriture de Gabrielle Roy à travers le Canada qui constituent l’aboutissement de ce corpus encore largement méconnu. De fait, la thèse interroge précisément l’absence du reportage dans l’histoire de la littérature québécoise à travers l’idée d’un décalage entre la pratique littéraire du reportage au Québec et les définitions les plus répandues du grand reportage français ou du journalisme littéraire américain. En analysant les spécificités d’un corpus en contrepoint d’une toile mondiale complexe, l’étude jette ainsi un éclairage sur les raisons qui ont contribué à l’oubli du reportage, suggérant du même mouvement qu’une telle fragilité recouvre aussi sans doute la singularité même d’un corpus à l’intersection de la culture littéraire et du désordre du monde.