Thèse soutenue

Les phrases existentielles en chinois mandarin
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Auteur / Autrice : Chang Liu
Direction : Léa Nash
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage, linguistique
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Structures formelles du langage
Jury : Président / Présidente : Patricia Cabredo Hoffherr
Examinateurs / Examinatrices : Yen-Hui Audrey Li, Carlo Cecchetto, Alain Peyraube
Rapporteurs / Rapporteuses : Rajesh Bhatt, Victor Junnan Pan

Résumé

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Cette thèse s’attache à l’étude de la syntaxe et de la sémantique de quatre types de phrases existentielles (PS) en chinois mandarin. Selon le classement proposé par Huang (1987), ces PS sont basées sur yǒu « avoir » (Type I), sur des verbes de dis/apparition comme lái « venir » et sǐ « mourir » (Type II), sur des verbes de localisation comme zuò « s'asseoir » (Type III) et sur des Constructions de Prédication Secondaire ou Presentational Amalgam Constructions (Type IV). Pour chaque type d’PS, nous proposons une analyse syntaxique non-uniforme basée sur ses propriétés syntaxiques et sémantiques.Dans le chapitre 2, nous étudions la PS basée sur yǒu « avoir », à la fois dans des contextes racine et dans certains contextes enchâssés. Les PS basées sur yǒu « avoir » consistent en un syntagme nominal de localisation (« localiser phrase ») suivi par yǒu « avoir », un pivot et une coda. Les chercheurs les ont comparées aux PS « there be » en anglais (Milsark 1974, McNally 1997). Dans les contextes racine, nous montrons que la PS avec un sujet manifeste (syntagme nominal de localisation) a une structure prédicationnelle, et que le pivot dénote une propriété. En revanche, la PS sans sujet manifeste a un sujet explétif, et le pivot est un argument interne. Avec une coda, le complément de yǒu « have » est considéré comme une phrase relative (PR) à tête interne, dans laquelle la tête interne se déplace vers Spec,CP de la clause (analyse par montée, cf. Simpson 2003/1997). Nous montrons en outre que ce type de PR dans les constructions yǒu-PS partage une structure de base avec la phrase relative pré-nominale dotée d’un démonstratif (sans le marqueur de modification de). Ce type d’approche rappelle une analyse des phrases relatives libres « Free Relatives » définies et indéfinies en chuj qui partagent une structure relative commune (Kotek & Erlewine 2016).Dans certains contextes enchâssés tels que la phrase rúguǒ « si » et le sujet phrasal, la yǒu-PS n’est pas sujette à la contrainte d’indéfinitude (Li 1996). Nous suivons Li en analysant le complément de yǒu « avoir » comme ayant une structure vP/VP. Nous montrons qu’un tel vP dénote le type d’événement « event type ». Le sujet est un explétif.En outre, nous proposons une première analyse des Presentational Amalgam Constructions (PACs). Les PACs ont été étudiées sous le nom de Constructions de Prédication Secondaire dans la littérature (Tsai 1994, Del Gobbo 2014). Le terme implique l’analyse selon laquelle la coda est un prédicat secondaire. Nous montrons que la séquence post-verbale a une structure de la phrase relative, avec le pivot engendré en tant qu’une tête relative externe, et la coda adjointe à gauche du pivot. À l'intérieur de la coda, la tête interne NP se déplace et s’efface contre la tête externe (analyse « matching »). L’ordre de surface est obtenu grâce au mouvement du pivot vers une position d’objet supérieure. Cette analyse ranime partiellement l'analyse de Tai (1978).