Thèse soutenue

La dynamique animale dans les œuvres poétiques de Supervielle, Saint-John Perse et Char. Présence, surgissement, échappée
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Auteur / Autrice : Flora Souchard
Direction : Corinne BayleAnne Simon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature Française
Date : Soutenance le 13/09/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Etablissement Codirection : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparées sur la création (Lyon ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Gérard Dessons
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Bayle, Anne Simon, Gérard Dessons, Serge Linarès, Catherine Mayaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Linarès, Catherine Mayaux

Résumé

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Ce travail de thèse propose d’étudier les œuvres de Supervielle, Saint-John Perse et Char au prisme de la dynamique animale. Il confronte ces textes du XXe siècle à des problématiques plus récentes qui, dans le courant de la « zoopoétique » développée par Anne Simon, considèrent les bêtes littéraires dans leur aspect corporel, organique, mouvant, autant que symbolique. Au-delà de leur dimension métaphorique, les animaux innervent en effet les textes d’une force de création issue de leur qualité d’êtres vivants. Des insectes aux grands mammifères, l’éventail de la relation des bêtes au monde et à l’humain ouvre dans les textes de multiples problématiques sémantiques et stylistiques, appréhendées dans la première partie de ce travail, qui analyse l’influence des existences animales au cœur de l’écriture poétique et de ses rythmes particuliers. La faune apparaît, ainsi que l’approfondit la deuxième partie, comme vectrice d’une pensée élargie de l’environnement. S’appuyant sur des approches anthropologiques, ces analyses font ressortir un traitement particulier des notions de nature ou de paysage, montrant les animaux comme outils de modélisation de l’espace, mais aussi de la pensée. Par le surgissement constant de leur altérité, désirée ou perturbatrice, ils confrontent les poètes aux frontières floues de leur propre individualité. Dans une dernière partie, l’animalité concrète est étudiée en parallèle des facultés qu’a la poésie d’interroger son siècle et une langue élargie au contact des modalités de communication animale. Nous observons que le pistage d’une bête et l’appréhension d’une pensée poétique ressortissent à des herméneutiques proches, entre veille, émerveillement et distance, quittant parfois la rationalité du langage pour explorer les marges de la folie, dans une dynamique de l’oblicité. Est révélée dans ce rapprochement de la bête et du poème une constance de la faille, et une jouissance de l’échappée.