Projet de thèse en Sociologie
Sous la direction de Dominique Memmi.
Thèses en préparation à Paris 8 , dans le cadre de ED Sciences sociales , en partenariat avec Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris -CSU (equipe de recherche) depuis le 14-09-2015 .
“Empty sleeves” et “gueules cassées”, figures emblématiques de la violence 1 de guerre, sont souvent envisagées comme appartenant au passé. Pourtant, aujourd’hui encore, des hommes et des femmes rentrent de mission porteurs de blessures quelquefois défigurantes. Partant du constat que les blessés de guerre contemporains sont absents du débat public –en particulier en France et dans une moindre mesure aux États-Unis– cette recherche s’interroge sur les facteurs qui font que ce qui était autrefois un problème de société, ne parvienne plus à émerger comme tel. Depuis la deuxième moitié du 20ème siècle, l’image des armées, la nature des conflits et la structure démographique des troupes ont changé, de même que les sociétés qu’elles représentent. En comparant à la fois les raisons que les hommes et les femmes qui s’engagent chaque année dans l’armée donnent pour justifier leur choix de carrière et les façons dont les blessés de guerre sont perçus par les sociétés française et américaine depuis le début du 21ème siècle, j’entends révéler les enjeux du sacrifice de soi consentis par les engagés. C’est à dire dans quelle mesure et dans quelles circonstances est-il aujourd’hui encore socialement acceptable de mettre en danger son intégrité physique pour la Patrie.
Wounded for their Homeland? : a Comparative Analysis of French and American War-injured Soldiers in the 21st Century
“Empty sleeves” and “gueules cassées” (lit. “broken faces” or “broken gargoyles”), haunting figures of war violence, are often thought to belong to the past. But today societies continue to receive home service men and women affected by disfiguring injuries. However, the public image of the military, nature of warfare, and armed forces demographics, have changed, along with the societies for whom they fight. By comparing how war-injured soldiers are viewed by French and American societies since the turn of the 21st century, I intend to reveal the social stakes behind their sacrifice. To what extent and under which circumstances is it today socially acceptable to jeopardize one’s body for the Homeland?