Thèse en cours

Récits de danse à "l'âge de la carole" (années 1170-années 1390). Essai de sociologie historique de la connaissance
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Auteur / Autrice : Adrien Belgrano
Direction : Marie Anne Polo de Beaulieu
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Inscription en doctorat le 08/10/2014
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse se propose d’analyser la danse médiévale dans le cadre du constructivisme communicationnel, une perspective héritée de la sociologie de la connaissance de Berger et Luckmann. L’époque choisie pour cette étude est caractérisée par un phénomène linguistique saisissant : entre la fin du XIIe siècle et la fin du XIVe siècle, la danse a été majoritairement désignée par le terme carole, qui connaît ensuite un brutal déclin et une quasi-disparition au profit de dance. Au cours de cette période, la danse est de plus en plus présente dans les sources, mais elle revêt des fonctions et des valeurs différentes d’un document à un autre. Afin de comprendre ce qui se joue alors dans la « connaissance » (au sens de Berger et Luckmann) de la danse, j’ai choisi de travailler sur les récits de danse : dans les romans, pour les connaissances aristocratiques, et dans les exempla, pour les connaissances cléricales ; une série de lettres de rémission du roi de France est également sollicitée à titre de comparaison. J’analyse, en premier lieu, la façon dont se structurent les discours sur la danse. Derrière les deux corpus de récits, ayant chacun leur logique propre, on remarque l’existence de trois discours : un discours de valorisation, un discours de dévalorisation et un discours circonstancié. L’étude, en second lieu, du vocabulaire de la danse, en latin et en français, permet de repérer plusieurs évolutions. On assiste, en particulier, à la revalorisation de la saltatio au détriment de la chorea et, dans le même temps, on constate la danse est de plus en plus associée à un mouvement des pieds plutôt qu’à un dispositif général. Dans un troisième temps, j’essaie de comprendre les éléments les plus importants de l’organisation des danses (temps, lieux, acteurs) et les règles qui l’encadraient. Je m’intéresse également à la question du plaisir de la danse (joie et amour) pour comprendre les justifications et les transformations de ces éléments. Toutes ces informations sur les connaissances de la danse me permettent de montrer que « l’âge de la carole » se caractérise par le passage progressif d’un paradigme à un autre.