Thèse soutenue

Comment l'amour de l'art vient aux enfants : ethnographie des dispositifs, pratiques et acteurs de la « démocratisation culturelle » entre École primaire et musée d’art
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Claire Desmitt
Direction : Patricia Champy-RemoussenardUgo Palheta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 27/09/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Maria Pagoni-Andréani
Examinateurs / Examinatrices : Patricia Champy-Remoussenard, Ugo Palheta, Maria Pagoni-Andréani, Anne Barrère, Stéphane Bonnéry, Muriel Darmon, Philippe Coulangeon
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Barrère, Stéphane Bonnéry

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

En se fondant sur les apports des Sciences de l'éducation et de la sociologie de la culture, de l'éducation, de l'enfance, de l'action publique et de la socialisation, cette thèse cherche à montrer comment se construisent précocement les dispositions des enfants vis-à-vis des « mondes de l'art », pour parler comme Howard Becker, ou autrement dit comment l' « amour de l'art » vient (ou non) aux individus, et ce dès l'enfance. Nous cherchons en particulier à répondre aux questions suivantes : comment peut s'imposer très tôt un arbitraire culturel et des catégories de perception et d'appréciation comme celles d' « art », d'« œuvre d'art », de « culture » ou d' « artiste » ? Comment façonne-t-on, dès l'enfance, des êtres sociaux ayant incorporé les attitudes et habitudes, les dispositions mentales et comportementales, associées au discours dominant du prosélytisme culturel ? Comment parvient-on à imposer des modes d'appropriation légitimes des biens culturels ? Comment différentes catégories d'agents de socialisation s'approprient-elles ces normes et comment contribuent-elles à l’entreprise d’inculcation d’un rapport de déférence à l’art ? Et comment peuvent émerger des espaces de résistance à l'ordre culturel, tant du côté des agents socialisés que des agents de socialisation ? Pour explorer ces questions, nous nous appuyons sur une série d’enquêtes ethnographiques menées dans trois musées d'art et plusieurs écoles primaires, articulant observation directe et entretiens, permettant de décrire et d’analyser des dispositifs (non seulement les lois, les institutions mais aussi, dans une perspective foucaldienne, les règles, les discours ou encore les aménagements architecturaux), des acteurs (institutions nationales et supranationales, agents muséaux et de l'Éducation nationale, personnel politique, parents) et des pratiques socialisatrices (dans le cadre des musées d’art en particulier, en lien avec l’institution scolaire et les familles). Cela nous amène à reposer la question de la « démocratisation culturelle », en tant que catégorie d’action publique, dans un contexte scolaire marqué par l’injonction à développer l’éducation à et par l’art, et dans un contexte économique où les institutions et les biens culturels occupent une place importante dans la production de richesses