Thèse soutenue

Le théâtre à l'épreuve de sa haine. Une adversité féconde ?
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Auteur / Autrice : Thomas Bruckert
Direction : Olivier Neveux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts, arts plastiques, musicologie - études théâtrales
Date : Soutenance le 24/11/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Julie Sermon
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Neveux, Julie Sermon, Christophe Bident, Clotilde Thouret
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Bident, Clotilde Thouret

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La haine du théâtre et des spectacles, quoique discontinue dans l’histoire autant que polymorphe dans ses manifestations, n’a pourtant pas cessé, depuis Platon au moins, de s’exprimer de façon chronique. Traditionnellement, jusqu’au XVIIIe siècle, elle a surtout été le fait de la philosophie et de la théologie. Le départ de ce travail de doctorat s’explique par trois raisons. Premièrement, la conviction que la haine du théâtre forme un corpus plus fécond qu’il n’y paraît au premier abord pour commenter le théâtre. Deuxièmement, l’hypothèse que la haine du théâtre traditionnelle a, à plusieurs niveaux, fourni au théâtre moderne des outils pour se constituer en se construisant « contre ». Troisièmement, le relatif désintérêt de la recherche académique en études théâtrales françaises vis-à-vis de cette tradition théâtrophobe – alors même que plusieurs autres disciplines se sont volontiers et parfois brillamment saisi du sujet. On comprend peut-être alors mieux le pari porté par le titre : la tradition antithéâtrale n’ignore rien du théâtre, elle se montre au contraire très attentive et très lucide quant à ses capacités de bouleversement – peut-être même plus que les arguments de défense et de légitimation. La thèse s’articule en deux grands moments. Il s’agit d’abord de repérer et classer les grands types de grief adressés au théâtre : un d’ordre économique (le théâtre est du côté du trop), un d’ordre dynamique (il agit trop vite et trop fort), deux d’ordre ontologique (il fait régner l’impureté d’une part, l’instabilité de l’autre), enfin un d’ordre génétique (il corrompt une nature supposée première). Il s’agit ensuite de se ressaisir de plusieurs des conclusions tirées en première partie pour, en seconde, mettre le théâtre à l’épreuve de sa haine en trois domaines. Le premier politique : que nous apprend la haine du théâtre sur sa liaison (problématique et souvent fantasmée) avec la cité ? Le second sensible : que nous apprend-elle sur ce qu’il provoque (réellement et non théoriquement) chez ses spectateurs ? Le troisième esthétique : que nous apprend-elle sur le statut et les effets des images théâtrales ?Il s’agit donc, d’abord d’étudier la haine du théâtre dans une perspective d’écoute plutôt que de rejet, ensuite de l’utiliser dans une perspective résolument critique – de soumettre avec elle le théâtre à la question.