Itinéraire d'un courant politique : le mouvement tunisien Ennahdha
Auteur / Autrice : | Anca Munteanu |
Direction : | Jamil Sayah, Cristian Preda |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Administration publique |
Date : | Soutenance le 18/01/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Universitatea Bucureşti |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences juridiques (Grenoble ; 2003-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherche sur la diplomatie, l'administration publique et le politique (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Gobe |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Geisser, Alia Gana | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Gobe, Laura Sitaru |
Mots clés
Résumé
Le défi de cette thèse a été de présenter la pensée et les actions marquantes de l’histoire du mouvement islamiste tunisien, Ennahdha, depuis sa création à la fin des années 1960, jusqu’en 2018. La première partie de la thèse se concentre sur son engagement politique. Cette approche nous a amenée à distinguer plusieurs phases qui rythment le développement du parti: après être passé par l’action clandestine à l’époque du jama‘a islamiyya et du MTI avec de brefs instants de semi-légalité (dans les années 1980) et une vingtaine d’années de répression, le leadership du parti fait preuve, surtout depuis 2013, de pragmatisme en politique. En effet, l’expérience d’Ennahdha indique que depuis la révolution les victoires électorales sont devenues son intérêt majeur. La deuxième partie de la thèse met en évidence que cette stratégie impose au parti une évolution constante, afin de répondre aux demandes des acteurs politiques, tout en gardant sa base militante fidèle et en aspirant à attirer des nouveaux adhérents en dehors du noyau islamiste. Dès lors, notre recherche étudie les reconfigurations récentes du mouvement et attire l’attention sur les limites de ces mutations. Nous insistons surtout sur la reconstruction du discours d’Ennahdha qui a renouvelé ses références politico-idéologiques lors de son dixième congrès, en mai 2016. De plus, nous avons eu recours à diverses théories sur les élites et les transitions politiques, afin d’analyser la pratique politique d’Ennahdha après la révolution. En outre, dans une perspective comparative, nous avons examiné son histoire et ses reconfigurations idéologiques en contraste avec l’expérience des partis communistes et chrétiens-démocrates occidentaux et du Parti de la justice et du développement au Maroc. Ce cadre théorique nous a permis d’évaluer les stratégies politiques et les mutations idéologiques d’Ennahdha et d’étudier le fonctionnement du parti, sa structure et la sélection de ses dirigeants, afin de déterminer son degré de démocratisation, ainsi que ses perspectives sur la scène politique tunisienne.