Thèse soutenue

Les déterminants agricoles de l'industrialisation

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Auteur / Autrice : Arnaud Daymard
Direction : Frédérique BecKatheline Schubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques - EM2PSI
Date : Soutenance le 05/11/2020
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, Management, Mathématiques, Physique et Sciences Informatiques (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : THEMA Théorie économique, modélisation et applications (Cergy ; 2006-) - Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....) - Théorie économique- modélisation et applications / THEMA
Jury : Président / Présidente : Carmen Camacho
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Bec, Katheline Schubert, Carmen Camacho, Akiko Suwa-Eisenmann, Raouf Boucekkine, Cristina Terra
Rapporteurs / Rapporteuses : Akiko Suwa-Eisenmann, Raouf Boucekkine

Résumé

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Cette thèse étudie les déterminants agricoles de l’industrialisation dans une perspective à la fois théorique et empirique. L’objet du premier chapitre est de déterminer quel est la nature des progrès techniques qui ont permis un déversement de la population active de l’agriculture vers l’industrie et les services. S’agit-il d’une amélioration de la productivité des terres agricoles, ou d’une amélioration de la productivité du travail agricole ? Un modèle théorique simple estimé à partir de données nationales suggère que dans les pays en développement dont la production agricole est proche du niveau de subsistance des ménages, les deux types de progrès techniques contribuent au déversement de la population active agricole. En revanche, dans les pays développés, la productivité du travail est le facteur prédominant, tandis qu’un changementtechnologique qui s’apparente à une extension des terres pourrait au contraire attirer davantage de travailleurs dans le secteur agricole. L’objet du second chapitre est de déterminer si la répartition sectorielle de l’emploi à l’échelle nationale reflète le fonctionnement d’une économie fermée aux échanges internationaux, ou au contraire le fonctionnement d’une économie ouverte aux échanges et qui serait preneuse de prix. Les résultats de l’estimation d’un panel de données pour une quinzaine de pays développés et en développement sont favorables à la thèse d’une économie fermée aux échanges, dans laquelle les secteurs dont la taille relative croît sont ceux qui possèdent la croissance de la productivité du travail la plus faible. Cela signifie qu’une stratégie d’industrialisation doit passer par une forte croissance de la productivité du travail agricole, qui permettra à la fois une baisse des prix des produits alimentaires et une croissance du pouvoir d’achat vers les biens non alimentaires, et un surplus de main d’œuvre pour les secteurs secondaires et tertiaires. L’objet du troisième chapitre est de quantifier les effets d’une réforme du marché de la location des terres agricoles sur la répartition sectorielle de la population active. Dans de nombreux pays en développement,ces marchés sont peu actifs en raison de nombreuses contraintes légales et de la faible protection des droits de propriété pour les propriétaires terriens. Une amélioration du fonctionnement de ces marchés peut-elle contribuer au déversement des travailleurs agricoles dans les secteurs non agricoles, ou à l’augmentation du travail des fermiers dans les activités non agricoles ? Théoriquement, la question est complexe car les effets d’équilibre partiel et les effets d’équilibre général aboutissent à des conclusions opposées. En équilibre partiel, lorsque le marché de la location des terres voit son activité augmenter, cela encourage les travailleurs à rejoindre le secteur agricole. En équilibre général, les prix agricoles diminuent, et cela incite les travailleurs agricoles à quitter leur secteur d’activité. Néanmoins, les simulations effectuées montrent qu’une réforme du marché de la location des terres pourrait contribuer à augmenter significativement les revenus et le bien-être des agriculteurs.