Connaissance, éthique et droit dans l'Ethique de la volonté pure de Hermann Cohen : de l'affinité fichtéenne au normativisme kelsénien.

par Adénor Bouklila

Projet de thèse en Philosophie , Etudes germaniques, droit

Sous la direction de Myriam Bienenstock.

Thèses en préparation à Paris 8 , dans le cadre de 31 "Pratiques et théories du sens" , en partenariat avec Les mondes allemands : histoire des idées et des représentations (equipe de recherche) depuis le 07-06-2013 .


  • Résumé

    Au coeur de ce travail de recherche se trouve le projet de réalisation par Hermann Cohen d’un système de philosophie dont le centre de gravité serait constitué par une éthique. Ce système est souvent présenté comme un néokantisme, fondé sur une logique ou une théorie de la connaissance scientifique. La recherche présente met plutôt en lumière la primauté du champ pratique dans ce système. Outre une étude de la logique de la connaissance de Cohen, deux comparaisons originales, s’appuyant sur l’étude de L’Éthique de la volonté pure, ont été menées : (1) une comparaison avec la philosophie de Fichte, souvent présentée comme antithétique à celle de Cohen en raison de sa philosophie du Moi. Les enjeux communs d’une fondation de la connaissance et du droit naturel face au danger naturaliste et dogmatique nous conduisent plutôt à poser la question d’une affinité entre les philosophies pratiques de Cohen et Fichte. (2) Nous comparons aussi la conception du droit cohénien, qui fait appel au droit naturel, au normativisme de Hans Kelsen, ce qui nous conduit à poser une seconde question, sur la qualification de « positivisme ». Chez Kelsen, la science du droit est exclusivement descriptive et doit se séparer de toute influence de nature pratique et subjective en s’appuyant sur un positivisme juridique. Nous montrons que ce n’est pas le cas chez Cohen dans le sens où la réalité de l’agir humain appelle une théorie sociale et politique qui ne peut faire fi des relations entre la volonté, la pensée et l’action.

  • Titre traduit

    Knowledge, ethics and law in hermann cohen’s ethics of pure will : from fichtean affinity to kelsenian normativism.


  • Résumé

    At the very heart of this research work lies Hermann Cohen’s project of creating a System of Philosophy whose center of gravity would be an ethics. This system has often been presented as a neo-Kantianism that is fundamentally based on logic, or on a theory of scientific knowledge. The present research rather aims at highlighting the primacy of the practical field in the Cohenian philosophy. In addition to a study of Cohen’s logic of knowledge, two original comparisons, based on the study of the Ethics of Pure Will, were conducted. (1) a comparison with Fichte’s philosophy, often presented as antithetical to Cohen because of Fichte’s philosophy of the Self. The confrontation to the naturalistic and dogmatic dangers and the common stakes of the foundation of knowledge and natural law lead us to rather ask the question of an affinity between the practical philosophies of Cohen and Fichte. (2) We also compare Cohen’s conception of law, which mobilizes natural law, with Hans Kelsen’s normativism. Hence a second question, on the qualification of "positivism". According to Kelsen, the science of law is exclusively descriptive and must separate itself from any influence of a practical and subjective nature by relying upon a legal positivism. This is not the case in Cohen in the sense that the reality of human acting calls for a social and political theory that cannot ignore the relations between will, thought and action.