Thèse soutenue

L'héritage colonial et la gestion des relations transfrontalières entre le Cameroun et le Gabon (1885-2010)

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Auteur / Autrice : Augustine Irène Mbezele Nkoa
Direction : Pierre Boilley
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 25/11/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut des mondes africains (France ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Bernault
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Boilley, Daouda Gary-Tounkara
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Surun, Didier Nativel

Mots clés

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Résumé

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« Nous sommes des frères de sang » est une expression utilisée régulièrement par les Fang de part et d’autre de la frontière entre le Cameroun et le Gabon, pour dénoncer le caractère absurde de la limite de 298 kilomètres qui sépare les deux pays, héritée de la colonisation. Elle est issue des multiples modifications de découpage territorial de l’Afrique centrale entre la France et l’Allemagne, qui avaient pour but non de former de futurs Etats, mais de se partager à travers des accords des entités spatiales riches en matières premières et gérables, afin d’éviter des conflits territoriaux entre les pays européens en Afrique. L’objectif de cette thèse a été de reconstituer l’histoire de la frontière entre le Cameroun et le Gabon à partir de la conquête franco-allemande de la région du Ntem (ou Campo) en 1885 jusqu’en 1960, année de l’indépendance des pays ; et de présenter la gestion des relations transfrontalières du legs colonial. Les raisons de cette étude résident autant dans la construction de la frontière que dans l’administration des territoires frontaliers pendant la période coloniale, mais surtout dans son appropriation par les populations frontalières Fang et sa gestion par des autorités administratives du Cameroun et du Cameroun, pour le maintien de la souveraineté nationale et de l’intégration sous-régionale de l’Afrique centrale. Analyser les liens transfrontaliers entre les populations, et les relations bilatérales entre les dirigeants des deux pays, ainsi que les formes d’instrumentalisation de l’héritage colonial permet de présenter les processus de développement socio-économique des territoires frontaliers, afin de dépasser l’appréhension du caractère absurde et artificiel de son tracé.