Thèse soutenue

De l’altérité radicale à la dignité de l’autiste

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Auteur / Autrice : Marie Selin
Direction : Jean-Claude Maleval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 25/09/2020
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes)
Jury : Président / Présidente : Sidi Askofaré
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Borgnis Desbordes
Rapporteurs / Rapporteuses : Sidi Askofaré, Marie-Jean Sauret

Résumé

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Depuis 2013 en France, l’autisme est le lieu de nombreuses querelles. Il est vrai qu’une des spécificités de la psychiatrie française a été de conserver l’autisme dans la catégorie des psychoses. Dans le discours de la psychanalyse, la question de l’autisme comme structure à part entière ne fait pas toujours l’objet d’un consensus. En effet, ni Freud, ni Lacan n’ont laissé de théorie de l’autisme, comme Freud a pu le faire pour la névrose ou Lacan pour la psychose. Néanmoins les apports de Lacan, même rares, ont été et restent précieux, en témoignent les travaux de Rosine et Robert Lefort qui à partir de son enseignement n’ont pas cessé de creuser la structure de l’autisme pour en faire une structure distincte de la psychose. Dans la suite des travaux de Jean Claude Maleval, ce travail se propose de revenir à la structure pour montrer les différences entre autisme et psychose. En repartant des trois registres, Réel, Symbolique et Imaginaire définis par Lacan comme la structure du sujet de l’Inconscient, nous explorerons le rapport à l’objet voix, à l’usage particulier du signifiant et à la fonction du double. Nous montrerons à partir de la clinique que le rapport à la voix, au double et au signifiant s’organise de manière très différente dans l’ autisme par rapport à la psychose : - la voix omniprésente qui parle au sujet psychotique en le visant particulièrement, s’absente pour le sujet autiste car la voix ne fait pas retour. - le transitivisme à l’origine de l’ image du semblable-dissemblable se trouve en excès dans la psychose et en défaut dans l’ autisme- si le sujet psychotique est plutôt celui qui (dé)joue les signifiants, le sujet autiste est celui qui les fait chuter au signe, faisant de la langue un espace déshabité de toute manifestation du vivant, demeurant dans une radicale extériorité au sujet.