Thèse soutenue

Construction d’une opposition et création d’une troisième voie : les factions de gauche de l’OLP face à Oslo (1993-2006)

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Auteur / Autrice : François Ceccaldi
Direction : Hamit BozarslanHenry Laurens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes politiques
Date : Soutenance le 12/01/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Filiu
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Filiu, Stéphanie Latte Abdallah, Pénélope Larzillière, Aude Signoles
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Pierre Filiu, Stéphanie Latte Abdallah

Résumé

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Le présent travail vise à restituer le rôle politique joué par les factions de gauche de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), de la signature de la Déclaration de Principes (DoP) en septembre 1993, connue sous le nom des accords d’Oslo, aux élections législatives de janvier 2006. Il permet de rendre compte plus fidèlement du paysage politique palestinien après Oslo en apportant un complément aux recherches nombreuses sur la politique menée par la direction palestinienne – incarnée par la négociation intérimaire – d’une part, et sur l’islamisme, principale force contestataire durant cette période, d’autre part.Par une documentation renouvelée, ce travail sur les factions de gauche a permis d’enrichir les études déjà existantes sur le champ politique palestinien à travers notamment trois axes qui traversent la période et qui ont été très peu, voire pas étudiés : la restitution des discussions du dialogue national palestinien, la reconstitution des initiatives d’unification des factions de gauche et, de manière transversale, le suivi du débat sur la réforme de l’OLP. Cette recherche a par ailleurs permis de restituer les activités de ces factions confrontées à une situation politique radicalement nouvelle que les accords d’Oslo ont permis de mettre en place. La création d’une Autorité Palestinienne, venue concurrencer le rôle de représentation joué par l’OLP, a notamment bouleversé les logiques politiques, l’architecture du pouvoir et les objectifs nationalistes fixés par le mouvement national oscillant désormais entre libération et construction de l’État. Entre opposition farouche aux accords d’Oslo et à leurs conséquences, et adaptation à une réalité politique devenue incontournable, les factions de gauche ont tenté d’apporter une réponse politique qui permette de se distinguer de celle du Fatah et de celle des mouvements islamistes.Entre 1993 et 2006, les factions de gauche tentent plusieurs initiatives politiques– unification, coalition et plateforme politique notamment – qui toutes échouent en raison principalement de l’hégémonie du Fatah, de la concurrence du Hamas et d’une faiblesse de leurs structures partisanes et de leurs programmes politiques. La victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006 consacre leur échec à proposer une troisième voie et à incarner un recours. Le paysage politique palestinien se polarise confirmant la marginalisation politique de ces factions.