Thèse en cours

La régularisation fiscale en France des avoirs étrangers non déclarés

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Auteur / Autrice : Laurent Goudarzi
Direction : Stéphane Lavigne
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 11/01/2019
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Droit, Economie, Management
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IEDP - Institut d'Etudes de Droit Public
référent : Faculté de droit, économie, gestion

Mots clés

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Résumé

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« La régularisation fiscale des avoirs étrangers non déclarés » Par Monsieur Laurent GOUDARZI La régularisation des avoirs étrangers non déclarés représente le fer de lance de l'administration fiscale dans sa lutte contre la fraude fiscale et ne cesse de progresser grâce aux échanges de fichiers bancaires entre Etat permettant d'identifier de nouveaux détenteurs de comptes. Même si le Service de Traitement de Déclarations Rectificatives (STDR) a fermé ses portes le 31 décembre 2017, 7500 dossiers sont en attentes de traitement (selon la réponse du ministère de l'Action et des Comptes publics publiée au JOAN, le 9 octobre 2018). Constatant qu'un tel délit de fraude fiscale cause des milliards d'euros de pertes de recette étatique, le Gouvernement a, en premier lieu, mis en place une unique cellule de régularisation dite « cellule Woerth » en 2009 assurant une mise en conformité légale et rapide du contribuable plutôt que de l'exposer à des sanctions financières plus importantes. Peu persuasive à cause des pénalités astreintes, les circulaires ministérielles Cazeneuve et Sapin de 2013 et 2014 succèdent avec succès à ladite cellule notamment grâce à la création de nouveaux pôles de traitement de régularisation et une réduction des majorations et amendes. Soit dit en passant, ces cellules de régularisation sont des antennes de la Direction Nationale de Vérification de Situation Fiscale (DNVSF), elle-même rattachée à la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) qui dispose d'une logistique importante contre la fraude fiscale avec la Brigade Nationale de la Répression de la Fraude Fiscale (BNRDF) et utilise des fichiers informatiques capables de recenser des comptes bancaires étrangers et d'assurer une gestion informatique des demandes de relevés bancaires nécessaires aux différentes procédures fiscales: telles sont les missions respectives d'EVAFISC et de FIBANC. Hormis les pénalités prévues par les circulaires, l'intervention du droit pénal renforce l'incitation des contribuables à se régulariser avec deux lois : les lois du 6 décembre 2013 n°2013-1115 et n°2013-1117 réformant la répression de la fraude fiscale et de la grande délinquance économique et complétés par une loi de transposition du 27 mai 2014 relative au droit à l'information dans le cadre de la procédure pénale visent à rappeler aux repentis fiscaux le principe d'égalité des citoyens devant l'impôt et la répression de la fraude fiscale, source d'un fléau qui creuse le déficit budgétaire de l'Etat. Ces sanctions destinées à ces fraudeurs concernent également les établissements financiers, majoritairement suisses, qui sont dans le collimateur des administrations fiscales et de plusieurs juridictions pour avoir favorisé le transfert de capitaux dans des banques privées helvétiques et qui ont fait l'objet de lourdes condamnations. Ils subissent des assauts de toutes parts : des pressions politiques internationales à enterrer le secret bancaire et l'engagement de leur responsabilité par leurs clients pour défaut de conseils quant à la gestion de leur compte. Avec la multiplication progressive d'accords et de conventions bilatérales pour évoluer les législations et pratiques des administrations nationales vers plus de transparence et d'échange de renseignements, la Suisse se délaisse d'une partie de sa souveraineté fiscale en sortant de la liste grise de l'OCDE en 2010, puis du groupe des pays peu coopératifs en matière d'entraide fiscale en mars 2015. Cette avancée législative de la part de la Suisse harmonise et facilite les échanges administratives fiscales entre les Etats mais une question reste en suspend : Qu'en est-il du secret bancaire ? Les établissements bancaires continueront- ils à conserver l'identité de leurs clients en dépit de ces nouvelles exigences conventionnelles ? A ces questions, deux évènements majeurs vont contribuer à l'érosion du secret bancaire. Initialement, la loi américaine Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) du 18 mars 2010 qui impose une série d'obligations déclaratives aux institutions financières constituant les prémices de la fin du secret bancaire avant que l'accord de Berlin, signé par une cinquantaine d'Etats le 29 octobre 2014 impose définitivement la disparition du secret bancaire suisse en 2018.