Thèse soutenue

Les Burgraves : l’autre légende du siècle ? Création, réception et fortune des Burgraves de Victor Hugo de 1843 à aujourd’hui en France

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Auteur / Autrice : Agathe Giraud
Direction : Florence Naugrette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 22/11/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Bara
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Hovasse, Marianne Bouchardon
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Millet, Sylvain Ledda

Résumé

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Les représentations houleuses des Burgraves de Victor Hugo à la Comédie-Française le 7 mars 1843 conduisent très vite à un mythe théâtral : celui de la chute de la pièce, oeuvre après laquelle Hugo s’arrêterait d’écrire et avec lui toute la file des dramaturges romantiques. Ce mythe a conduit à une périodisation et une définition erronées du romantisme théâtral : il se limiterait à la formule du drame hugolien et n’aurait rencontré aucun succès en dehors des treize années délimitées par la bataille d’Hernani et la prétendue chute des Burgraves. Cette thèse, dont le sujet, central pour l’histoire littéraire, aboutit à revoir en profondeur le mythe de 1843 comme date-butoir du romantisme au théâtre, s’appuie sur une démarche historienne qui vise à confronter la légende aux faits révélés par les archives, notamment de la Comédie-Française. De nombreux documents permettent en effet de déconstruire le mythe de la chute des Burgraves, story-telling élaboré par l’école républicaine à des fins idéologiques (antiromantiques parce que militaristes et patriotiques). Ce travail entend également montrer comment cette instrumentalisation a influencé les rares mises en scène et adaptations de l’œuvre survenues au XXe siècle et qui sont pour la plupart tributaires de la légende de 1843. Seule la mise en scène d’Antoine Vitez, en 1977, rompt dans une certaine mesure avec le discours traditionnel qui qualifie la pièce d’injouable.