Thèse soutenue

Etude de la gestion des carrières en contexte transfrontalier : le cas du Rhin supérieur

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Axelle Lutz
Direction : Samuel MercierMarc BolleckerSophie Wodociag
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 06/11/2020
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en gestion des organisations (CREGO) (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Patrice Laroche
Examinateurs / Examinatrices : Samuel Mercier, Marc Bollecker, Sophie Wodociag, Anne Bartel-Radic, Marc Valax, Éric Davoine
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Bartel-Radic, Marc Valax

Résumé

FR  |  
EN

Aujourd’hui, la gestion des carrières des ressources humaines s’internationaliserait (Chanlat, 2007 ; Davoine et Ravasi, 2013a ; Davoine et al, 2015) pour plusieurs organisations. Il est désormais question de permettre à leurs employés de connaitre une expérience internationale. Il s’avère néanmoins que certains travailleurs vivent une mobilité internationale quotidienne, de manière personnelle et non suite à une volonté organisationnelle, puisqu’ils traversent tous les jours la frontière pour aller travailler. Ce sont des travailleurs transfrontaliers, qui ne sont donc ni des expatriés ni des commuters internationaux.Pourtant, on trouve peu de littérature en sciences de gestion relative à ces travailleurs et au contexte trinational dans lequel ils évoluent, en particulier dans le Rhin supérieur. Cependant, ce territoire est composé de trois pays (France, Allemagne et Suisse) qui ne partagent pas la même langue, le même système éducatif ou encore le même système économique ce qui peut créer des barrières. Or, les travailleurs transfrontaliers semblent capable d’aller au-delà et ainsi trouver un emploi dans le pays voisin et y évoluer (Brahimi, 1980 ; Krämer, 2004 ; Hamman, 2005). Ces travailleurs suivent une carrière transfrontalière et donc internationale sans qu’il s’agisse d’une expatriation. Néanmoins, en sciences de gestion, les formes de mobilité internationale alternative à l’expatriation (comme la mobilité transfrontalière par exemple) sont surtout abordées au regard de la littérature existante sur le management international, au détriment de l’approche comparative de la gestion des carrières (Cerdin et al., 2012).Or, la gestion des ressources humaines est perçue différemment par les organisations selon les employés concernés et notamment lorsqu’il s’agit de leur carrière (Cerdin, 2004) d’autant plus que les travailleurs transfrontaliers semblent constituer une catégorie professionnelle spécifique : ils travaillent à l’international sans être des expatriés ou des commuters internationaux. Ce profil peut également avoir un impact sur leur relation au travail et, notamment, sur leur perception des attentes des organisations vers lesquelles ils décident de se tourner et donc, également, sur les attentes qu’ils peuvent avoir face à ces organisations. Cela implique une vision modifiée de la relation d‘échange entre l’employé et son organisation (Pennaforte, 2012) et donc de la carrière de ces travailleurs transfrontaliers.À partir de ce constat, cette étude repose sur la problématique suivante : De quelle manière la gestion des carrières transfrontalières dans le Rhin supérieur est-elle spécifique pour les différentes parties concernées ?Mobilisant le modèle du contrat psychologique, soit la correspondance des attentes des employeurs avec celles des employés (Pennaforte, 2012) et d’une potentielle évolution d’une promesse de carrière vers une promesse d’employabilité (Dany, 2002), nous analysons et apportons des éléments de compréhension sur les attentes des différentes parties concernées par le contrat psychologique (employés et employeurs), que nous avons ensuite élargis au marché du travail transfrontalier.Il ressort, ainsi, qu’une carrière réussie pour les travailleurs transfrontaliers est une carrière linéaire et verticale. Du point de vue des attentes des organisations, il apparait qu’une mise en avant des compétences est observée ainsi que des possibilités de développement des individus. Enfin, concernant le marché de l’emploi transfrontalier, nous avons pu observer une adéquation des attentes concernant les compétences transversales. La gestion des carrières dans la région du Rhin supérieur semble être trinationale. Les attentes des différentes parties prenantes de cette gestion se recoupent, hormis en matière de compétences interculturelles, puisqu’il y a un manque de consensus quant à leur définition (Bartel-Radic, 2014). Ce dernier fausse leur reconnaissance en tant que telle.