La doctrine stratégique et diplomatique de l'islam politique turc (2002-2016)
Auteur / Autrice : | Aurélien Denizeau |
Direction : | Michel Bozdémir |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques et relations internationales |
Date : | Soutenance le 05/07/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Laboratoire : Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (Paris) - Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée / CERMOM EA 4091 | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Michel Bozdémir, Jean Marcou, Firouzeh Nahavandi, Bertrand Badie, Bayram Balci, Alexandre Toumarkine, Stéphane Valter |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Marcou, Firouzeh Nahavandi |
Mots clés
Résumé
Issu de l’islam politique turc, le Parti de la Justice et du Développement [Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP], arrivé au pouvoir en 2002, a suscité l’intérêt des observateurs internationaux par une politique étrangère active. Si celle-ci semble répondre à une certaine cohérence, elle a aussi connu, entre 2002 et 2016, de nombreuses évolutions. L’AKP tire sa vision stratégique et diplomatique des expériences de gouvernement antérieures, des idéologies conservatrices qui ont marqué le pays au XXe siècle et de la pensée de plusieurs intellectuels, dont le plus influent est Ahmet Davutoğlu, conseiller du Premier ministre puis ministre des Affaires étrangères (2009-2014). Le premier mandat de l’AKP (2002-2007) voit ce parti explorer différentes options stratégiques. Puis se met en place une doctrine qui s’appuie sur quelques grands principes, comme la pacification des relations de voisinage, une diplomatie pro-active et l’utilisation de tous les outils à disposition pour rayonner à l’échelle régionale puis globale. L’objectif est de mettre la Turquie au cœur des échanges commerciaux locaux, en s’appuyant sur son influence grandissante au Moyen-Orient pour peser auprès de ses partenaires internationaux. Les révolutions arabes de 2011 poussent l’AKP à repenser sa doctrine. Le pays se veut désormais un exemple au sein duquel valeurs traditionnelles et démocratie conservatrice peuvent cohabiter, ainsi qu’un soutien des Frères Musulmans, qui portent cette vision dans le monde arabe. Mais en 2013, plusieurs crises fragilisent cette vision et poussent la Turquie à renoncer à la doctrine élaborée par l’AKP.