Thèse soutenue

Le Christ en Procès dans les images italiennes à la fin du Moyen Âge : comparutions, dérisions, flagellation

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Auteur / Autrice : Pauline Duclos-Grenet
Direction : Daniel Russo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'Art
Date : Soutenance le 08/02/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Sociétés et Sensibilités (Dijon ; 2014-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Nadeije Laneyrie-Dagen
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Russo, Giuliano Milani, Danièle Rivoletti, Rosa Maria Dessì
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Antoine

Résumé

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Cette thèse étudie, à partir d’un corpus d’environ 950 images, l’iconographie du Procès du Christ dans la culture italienne de la fin du Moyen Âge. Elle est le fruit d’une double ambition : celle de retracer l’évolution iconographique des scènes (Comparutions devant les juges, Outrages, Couronnement d’épines, Flagellation) et du cycle dans son ensemble, et ce, dès les premiers siècles de l’art chrétien, mais au-delà, celle de replacer ces images d’injustice dans le champ spirituel, culturel, judiciaire et politique d’une société profondément imprégné d’une pluralité de discours sur la justice. La première partie remonte aux sources, textuelles et visuelles, afin de mieux comprendre l’élaboration progressive du cycle visuel et de mieux cerner l’inventivité des solutions italiennes à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle. La deuxième partie est une exploration d’un corpus de 950 images. L’analyse des évolutions iconographiques scène après scène est enrichie par une analyse sémantique. Il s’agit en effet de montrer comment sont figurés à la fois une justice dysfonctionnelle et le paradoxe du Christus iudicatus, en regard notamment des images contemporaines de la justice. La dernière partie est une réflexion sur les diverses modalités de mise en acte de ces images, selon les supports et les contextes, dévotionnels, judiciaires, mais également politique. Cet éclairage multiple confère à ce thème iconographique une profondeur et une résonance particulière. Dans une société pénétrée par le thème de la justice, à la fois institution en quête d’elle-même, vertu chrétienne et puissance divine, il fait office d’un repoussoir rhétorique efficace, tout en étant chargé d’une forte ambivalence propre à la culture médiévale.