Thèse soutenue

Du développement comme extensions des libertés : le cas des Pygmées Ndenga de la République démocratique du Congo

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Auteur / Autrice : Jacques Koyanyo Kongatua
Direction : Corine Pelluchon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie pratique
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Patrick Savidan
Examinateurs / Examinatrices : Corine Pelluchon, Emmanuel Picavet, Ernest-Marie Mbonda, Hélène L'Heuillet, Alain Renaut
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Picavet, Ernest-Marie Mbonda

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette recherche se propose d’étudier les possibilités de concevoir un programme de développement applicable aux situations d’extrême pauvreté telles que celles que connaissent les Ndenga de la République Démocratique du Congo puisque cette dernière, compte tenu de l’obsolescence de ses structures minées par la corruption et la mauvaise gouvernance n’offre pas les mêmes opportunités à ses citoyens de se choisir un modèle de développement. Ainsi, l’extrême pauvreté a gagné de manière systématique l’espace public congolais affectant ainsi la qualité de vie de tous les Congolais, mais davantage la population la plus démunie telle celle des Ndenga. À la suite d’Amartya Sen, nous considérons que la pauvreté n’est pas seulement due au manque de revenu, mais elle est surtout considérée comme l’absence de « capabilités ». C’est-à-dire le manque de libertés réelles pour convertir les biens à disposition en fonctionnements effectifs. Une optique poursuivie aussi par A. Sen, Thomas Pogge, Martha Nusbaum et A. RenautÀ partir de ce constat, notre première tâche constituera à justifier, si parmi les théories contemporaines de justice, notamment celles qui sont conçues comme appliquées au développement, s’en trouvent qui soient susceptibles d’être appliqué plus spécialement dans un contexte d’extrême pauvreté, comme celui du cas évoqué, en vue de proposer sur ce point un programme de développement acceptable. Puisque jusqu’à ce jour, le programme de développement mis en place en République démocratique du Congo a montré, dans la façon dont il a été compris (ou incompris, ou encore trahi au Congo), ses limites en créant des conditions d’injustice. Dans le deuxième moment, nous nous sommes appuyés sur le constat d’échec des théories de justice traditionnelle inadaptée aux situations d’extrême pauvreté pour proposer une démarche en nous engageant dans une philosophie politique appliquée partant des indicateurs de l’extrême pauvreté ou des indicateurs du développement humain au Congo plus spécialement chez les pygmées Ndenga et essayer d’élaborer, à partir de là, de nouveaux référentiels normatifs pour dégager les priorités qu’il serait juste de mettre en avant dans un processus de remédiation à ces injustices qui s’expriment en termes d’extrême pauvreté.Au-delà de la question particulière, soulevée par le sort des Pygmées du Congo, la démarche entreprise a consisté aussi à une contribution à la réflexion sur l’alternative, entre philosophie de principes et philosophie ex datis dans le domaine du développement. Il s’agira aussi de justifier si les théories contemporaines de la justice fondée sur un principe comme celui de l’extension des libertés réelles, et à quelles conditions, ont atteint l’objectif qu’elles se sont fixé elles-mêmes pour la réduction des inégalités entre les individus lorsqu’elles sont confrontées à des situations d’injustice extrême. Dans la troisième et la dernière partie, il est question d’une série de propositions susceptibles de résoudre tant soit peu, l’extrême pauvreté des Ndenga. En clair, la priorité portera essentiellement sur l’homme Ndenga qui devra être porté par les institutions juridiques, politiques, sociales et économiques plus justes pour lui permettre de vivre en fin, selon son choix. L’agenda à mettre en place porte essentiellement sur le processus d’autonomisation des pygmées Ndenga afin qu’ils jouissent de plein droit des toutes les prérogatives reconnues aux citoyens Congolais.