Thèse soutenue

Représentations de la nourriture dans la littérature italienne contemporaine : Matilde Serao, Natalia Ginzburg, Clara Sereni, Rossana Campo

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Auteur / Autrice : Maria Grazia Scrimieri
Direction : Barbara MeazziAntonella Campanini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation italiennes
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (Nice)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Darnis
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Darnis, Francesca Calamita, Fabio Parasecoli, Adalgisa Giorgio
Rapporteurs / Rapporteuses : Francesca Calamita, Fabio Parasecoli

Mots clés

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Résumé

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Manger n’est pas seulement la réponse d’un besoin physiologique ; il ne s’agit pas que d’un fait naturel mais aussi - et peut être surtout - culturel. Le choix d’un aliment, sa préparation, son partage et donc sa transformation en nourriture font partie d’un système très complexe, un langage qui transforme la nourriture en un véritable signe. En tant que telle, « nourriture » signifie « autre de soi » ; elle révèle les connexions avec l’univers culturel, avec la réalité sociale, individuelle et collective ; elle constitue un pôle d’agrégation de différentes identités et elle manifeste toutes ses différentes nuances par le biais de la littérature. S’il est vrai que le roman a à sa base la représentation de la réalité, il est aussi vrai qu’une partie fondamentale de cette réalité est souvent constituée par la nourriture et par les rituels qui l’accompagnent. En ce sens, le roman peut offrir des perspectives particulières et toujours différentes - scènes de tables, descriptions de mets, préparation de repas, personnages qui mangent – autant de passages qui doivent être analysés. De plus, le rapport à l'alimentation, basé sur des constructions culturelles et symboliques, est beaucoup plus complexe lorsqu'il s'agit des femmes parce que le rapport entre les femmes et l'alimentation est plus complexe. Il ne s'agit pas d'accepter de transformer la cuisine et la préparation des repas comme une adhésion à un monde féminisé, mais de s'interroger sur la relation entre l'image de la nourriture et la sphère féminine, de se demander si les fonctions et représentations de la cuisine et de la table changent lorsque le narrateur est une femme, de réfléchir sur la subversivité de l'image alimentaire par rapport à l'univers masculin, de se poser cette topos émergeant dans les récits des femmes auteures, utile pour configurer certains personnages féminins dans un nouveau rôle et pour penser sur eux et autrement. Afin de répondre aux questions que nous nous sommes posées, nous avons décidé de limiter notre recherche à quatre auteures, chacune étant représentative d’une époque : Matilde Serao pour le début du XXe siècle, Natalia Ginzburg pour le période de la Deuxième Guerre mondiale, Clara Sereni pour les années 70 et 80, et Rossana Campo pour l’époque très contemporaine, et nous avons analysé les principaux romans et récits dans lesquels les images de la table et de la cuisine ont émergé de manière significative dans des moments et des passages particuliers, même au-delà de l'heure du repas et dans lesquels les représentations d'une subjectivité féminine en devenir ont émergé, à la recherche d'une identité.