Thèse soutenue

Les Mondains sauvages ˸ formes de l'apprentissage urbain au vingtième siècle (Proust, Lins, Naipaul, Oates, Bolaño)

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Auteur / Autrice : Luciano Brito
Direction : Tiphaine Samoyault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 03/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
organisme financeur : Brésil. Coordenação de aperfeiçoamento do pessoal do ensino superior
Jury : Président / Présidente : Xavier Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Tiphaine Samoyault, Xavier Garnier, Rita Olivieri-Godet, Anne Simon, Vincent Message
Rapporteurs / Rapporteuses : Rita Olivieri-Godet, Anne Simon

Résumé

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Écrites dans le vague souvenir des romans d’apprentissage du début de l’ère industrielle, les œuvres de Marcel Proust, Osman Lins, Vidiadhar Surajprasad Naipaul, Joyce Carol Oates et Roberto Bolaño reviennent avec mélancolie à une question qui marque la modernité : comment tracer l’histoire de l’arrivée dans une grande ville ? À la Recherche du temps perdu et Blonde examinent des rituels mondains au sein des capitales transformées par la guerre. L’absence d’ordre produit des fils énigmatiques, à l’image du kaléidoscope, de la spirale, du labyrinthe et de la cité de sable, ces dispositions s’appliquant à l’écriture de l’espace urbain et du récit qui y conduit. L’Énigme de l’arrivée les relie aux problématiques de la migration, de la langue mondiale et de l’empire multiculturel qui se consolide dans la deuxième moitié du XXe siècle. L’œuvre de Lins fait converger l’urbanité, l’ésotérisme et des mondanités intellectuelles : l’imitation, la citation, la bibliographie. L’urbain devient une satire chez Bolaño : ses arrivistes et ses carriéristes, qui sont des poètes et des professeurs de littérature, appartiennent à la famille des meurtriers de masse. La nostalgie du roman d’apprentissage urbain, désormais sous le signe du regret, demande une réévaluation intégrale. Alors que la métaphore végétale indique des processus stylistiques de décomposition qui joignent la désurbanisation et l’émergence de la vie de l’esprit, l’écriture des plantes peut conduire plus largement à de nouvelles possibilités d’individuation, moins motivées par la pulsion mondaine qui caractérise les récits capitalistes, et plus discrètement marquées par l’inscription non instrumentale et involontaire, autrement violente, dans la nature.