Thèse soutenue

Artification de l’archive : une dialectique entre figures et absences

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Auteur / Autrice : Cyrielle Lévêque
Direction : Claire LahuertaRoland Huesca
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 07/12/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Metz)
Jury : Président / Présidente : Erika Thomas
Examinateurs / Examinatrices : Claire Lahuerta, Roland Huesca, Soko Phay-Vakalis, Claude Nosal, Sandrine Ferret, Arno Gisinger
Rapporteurs / Rapporteuses : Erika Thomas, Soko Phay-Vakalis

Mots clés

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Résumé

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L’élaboration de ce travail de thèse s’inscrit dans une démarche universitaire, elle est également pensée de manière simultanée avec la création artistique. Elle s’oriente vers des questionnements liés à une quête personnelle, intime, mais également « traquée » dans une voie plus large qui est celle de la généalogie, de la photographie de famille, de l’image documentaire et des zones d’ombres qui font partie de toute histoire personnelle. Des mécanismes de résistance à l’artification se déploient comme tentative de réponse artistique et de recherche, face à une histoire mutique, un manque de paroles. L’histoire familiale est source de filiations plurielles, de transmissions – verbales ou non –, mais aussi de secrets. Certains vides apparaissent parfois dans des portraits où l’élément absent, par l’insistance de son manque dans la logique du récit, devient obsédant. La spécificité pour les artistes qui s’attachent à ces corpus consiste à collecter, s’approprier et exposer ces images troubles pour les réinvestir dans un circuit artistique, volubile et efficace. Ces nouvelles images, définies comme histoires intimes mais aussi comme un art du témoignage, se transforment alors en une mémoire collective : par un habile téléscopage de sens, l’oeuvre ainsi née de l’image vernaculaire fait irruption par sa plasticité et offre un sens nouveau à la figure effacée ou absente. Cette réflexion théorique et artistique, entreprise sur les relations polysémiques entre photographie documentaire et poïétique de l’effacement, analyse la manière dont l’art agit au coeur des images d’archives. Qu’est-ce qui de l’art– par ses méthodes, ses dispositifs de mise en oeuvre, son inscription sociale et historique–se trouve activé qui permette ainsi de « lire » une image qui refusait de se donner. Réciproquement, quels leviers sont élaborés par les artistes, pour mettre à jour des images qui ne leur appartiennent pas et qui viennent bouleverser notre rapport à l’information initiale ? C’est là tout l’enjeu de cette recherche théorique et plastique qui permet de saisir une mécanique d’artification des images d’archives, à mi-chemin de l’histoire intime et de la mythologie artistique ; ou comment du récit en creux surgissent des images, figures vacillantes entre présence et absence, archives d’un devenir reformulé.