Thèse soutenue

L’esthétique de la résistance dans les œuvres des écrivaines franco-vietnamiennes contemporaines : Femmes, Histoire, Exil

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Auteur / Autrice : Veronica Ntoumos
Direction : Romuald FonkouaXavier Luffin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 19/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Université libre de Bruxelles (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Bridet
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Rosine Delbart, Florian Alix, Rennie Yotova

Résumé

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Les fictions franco-vietnamiennes, qui ont relevé le défi de dépasser le carcan folklorique, offrent un point de vue original sur les concepts de femmes, d’histoire et d’exil dans des contextes de dominations politique et sociale différents. Néanmoins, ces fictions mettent en place des stratégies de résistance très proches. Parmi toutes les questions soulevées par les représentations qu’élaborent ces œuvres, celle de la résistance a été retenue car elle est particulièrement riche et révélatrice de la complexité de leur identité littéraire. Comment s’écrit la résistance dans les œuvres franco-vietnamiennes ? À quoi résistent-elles ? Quels sont les enjeux de cette résistance ? L’étude se focalise sur les fictions de quatre écrivaines franco-vietnamiennes contemporaines, Linda Lê, Kim Lefèvre, Ly Thu Ho et Anna Moï. Ces écrivaines offrent des pistes de réponses à ces questions, en mettant en évidence trois dominations qui se croisent et s’articulent entre elles : la résistance à la domination masculine, à l’histoire surplombante et à la glorification d’une identité nationale figée. Le cadre d’analyse choisi est celui des resistance studies.Cette méthode permet d’engager une description systématique des figures de résistance présentes dans les récits de fiction. Le champ d’investigation pose tout d’abord le problème des représentations de la place des Vietnamiennes, tiraillées entre la société patriarcale teintée de confucianisme et la société française moderne. Elle implique également l’examen des modalités déployées dans les œuvres du corpus pour déjouer les pièges d’une écriture de l’histoire du Vietnam qui accorderait peu de place aux voix subalternes : aux Vietnamiens et en particulier aux femmes. Finalement, à travers l’analyse de l’exil comme forme masquée d’insoumission, nous interrogerons la façon dont le sujet femme-postcoloniale s’approprie les apports exogènes sans renoncer à son éthique et son identité particulières.