L'usage politique des droits de l'Homme : trajectoires militantes et répertoires discursifs des nouvelles gauches argentines (1971-2012)
Auteur / Autrice : | David Copello |
Direction : | Gil Delannoi, Olivier Compagnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 22/09/2017 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : David Garibay |
Examinateurs / Examinatrices : Gil Delannoi, Olivier Compagnon, Razmig Keucheyan, Justine Lacroix, Marina Franco | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Razmig Keucheyan, Justine Lacroix |
Mots clés
Résumé
Cette recherche explore l’articulation entre les « nouvelles gauches » révolutionnaires et les mobilisations argentines pour les droits de l’Homme à partir des années 1970. Mobilisant archives et entretiens, elle se situe entre sociologie politique et histoire des idées politiques pour reconstruire la trajectoire militante d’un collectif informel d’acteurs et en analyser les répertoires discursifs. La première partie met en évidence le rôle pionnier joué par les nouvelles gauches dans l’émergence des droits de l’Homme comme référence du discours militant en Argentine au début des années 1970. On assiste alors à un processus d’hybridation discursive mêlant radicalité politique et recours à un lexique juridique, dans un contexte de dictature. La deuxième partie montre comment, malgré la domination d’une conception libérale des droits de l’Homme, la spécificité de ce discours radical se préserve suite au retour à l’État de droit à partir des années 1980. Il se précise alors via une série de mises à l’épreuve (procès des juntes, incrimination du militantisme révolutionnaire, attaque d’un régiment militaire par un groupe de gauche armée). La troisième partie, enfin, souligne le fait que l’usage actuel de certaines notions (« génocide », « 30 000 disparus ») relatives au récit de la dictature ne peut être compris que s’il est réinscrit dans les trajectoires étudiées au préalable, lesquelles produisent des significations sui generis. Le répertoire discursif contemporain des droits de l’Homme révolutionnaires est en ce sens tributaire d’une longue évolution, qui rend compte de la fondation d’un nouveau sens commun radical démocrate au sein de la gauche argentine.